Lorsque Jonathan Higbee découvre New York, son œil de photographe est émerveillé par le chaos ambiant. Ses Coincidences, clichés à la fois comiques et magiques, sont le fruit de centaines d’excursions dans les rues de la Grande Pomme.
Il y a une dizaine d’années, Jonathan Higbee déménage à New York. Il est vite submergé par le gigantisme de la ville. Les écrans géants de Times Square, le bruit assourdissant des sirènes le long des avenues, les odeurs des hot-dogs des vendeurs ambulants… Le photographe se perd dans ce chaos sensoriel. « Mon appareil photo m’a aidé à m’habituer à ce grand désordre, explique Jonathan, j’ai commencé en faisant le tour de mon quartier, en espérant commencer à comprendre cette ville, à travers mes images ». Très vite, il s’accapare ce territoire urbain gigantesque, et l’idée de capturer des moments éphémères dans ses rues devient une obsession.
Mettre la rue en scène
C’est armé de patience que Jonathan Higbee commence à collectionner ses Coincidences. Un travail de longue haleine et capricieux, dicté par les lumières et les personnes qui sillonnent les rues new-yorkaises. « Je réalise seulement deux images par mois, confie le photographe. Je déambule sans cesse dans la ville, à la recherche d’un élément incongru : une publicité sur un écran, une œuvre de street art, une ombre, projetée d’une certaine façon… » Si ses clichés semblent spontanés, Higbee prend en réalité le rôle d’un metteur en scène, observant son décor durant des heures, pour que la magie opère. Une œuvre ambitieuse, pour un artiste débutant dans la photographie de rue. « J’ai toujours adoré cette dimension de la photo, sans jamais m’y essayer. Ce n’est qu’en arrivant à New York que la tentation est devenue irrésistible », ajoute-t-il. Coincidences donne ainsi à voir une nouvelle photographie de rue, aux touches comiques et poétiques.
© Jonathan Higbee