Le 8 juin dernier, le Barreau des Arts officialisait son activité dédiée aux auteurs les plus précaires. Photographes et artistes de tout horizon, cette plateforme vous accompagne de façon gratuite et personnalisée dans le règlement de vos problèmes juridiques.
« Nous avons créé le Barreau des Arts afin de répondre aux difficultés rencontrées par les artistes précaires pour faire exister leurs droits. Au cours de nos jeunes carrières, nous avons tous les deux fait le même constat : il existe une réelle fracture entre le monde du droit et celui de l’art, avec des artistes qui n’ont souvent ni les connaissances ni l’assistance nécessaire pour comprendre, d’abord, et valoriser, ensuite, leurs droits. Nous avons donc réfléchi au moyen de faire se rencontrer ces deux mondes. », introduisent Lucie Tréguier et Corentin Schimel, avocats et co-fondateurs du Barreau des Arts, association créée sous l’égide du Barreau de Paris Solidarité. L’objectif premier de cette plateforme remarquable ? Accompagner gratuitement et individuellement les artistes précaires lorsqu’ils rencontrent des problèmes juridiques concernant leur droit d’auteur.
Au service du droit et de l’art
Pour Lucie Tréguier, tout débute en Australie. Fraîchement diplômée, l’avocate s’investit en tant que bénévole au sein de l’association the Arts Law Center of Australia – l’idée étant de venir en aide aux auteurs et artistes-interprètes. « Cette expérience marquante m’a inspirée à agir dans le même sens une fois revenue en France », confie-t-elle. Lors de son master 2 de droit de la propriété littéraire et artistique d’Assas à Paris, Lucie Tréguier rencontre Corentin Schimel. « Depuis mon plus jeune âge je fais du piano classique. Mais c’est finalement l’image qui m’a rattrapé, et depuis bientôt deux ans je développe mon activité de photographe. Je suis également engagé dans des associations de soutien et d’aide aux populations fragiles. C’est sûrement la synthèse de ce parcours juridique, artistique et associatif qui a engendré mon envie de co-fonder le Barreau des Arts », témoigne l’avocat.
Concernant le droit dans le 8e art, les jeunes et ambitieux co-fondateurs dévoilent certains conseils indéniables : « Le droit d’auteur français est l’un des plus protecteurs, notamment pour les photographes. C’est un outil qui peut être puissant, à condition de savoir l’utiliser. Prenez le temps, en amont d’une publication, d’une exposition, d’une commande, de bien vérifier que la situation soit claire pour les deux parties, et de l’établir par écrit. Nous connaissons les réticences du milieu artistique lorsqu’il s’agit de structurer contractuellement leurs relations, et la barrière psychologique que peut créer le simple mot « contrat » ! ». Pour bénéficier de cette plateforme, il vous suffit de vous rendre sur le site internet du Barreau des Arts afin d’expliquer via un dossier en ligne les soucis rencontrés. L’équipe de l’association, constituée d’une trentaine d’étudiants, avocats et artistes, met tout en œuvre pour livrer une aide et des conseils professionnels dans les plus brefs délais.
© Corentin Schimel