Depuis six ans déjà, les équipes de Fisheye défendent une politique des auteurs – une notion héritée du 7e art que revendiquaient haut et fort les critiques et les réalisateurs de la Nouvelle Vague. Les photographes aussi sont des auteurs, et nous tenons une nouvelle fois ici à leur rendre hommage dans un dossier exceptionnel de 60 pages qui fait la part belle à l’image. Cet article est à retrouver dans le dossier de notre dernier numéro.
Banlieue de Los Angeles, extérieur jour. Né en 1965, Guillaume Zuili, photographe franco-américain passé de l’autre côté de l’Atlantique, arpente depuis quinze ans les quartiers de Los Angeles : Harbor City, Wilmington ou San Pedro, qu’il immortalise inlassablement. « C’est un endroit fascinant, un paradis pour photographe. Cette région est hallucinante, c’est un peu la face cachée de la machine à rêves de L.A. Il y a la Cité des Anges, et la réalité qu’on ne voit pas, celle qu’on ignore généralement, la face sombre. »
L’auteur a opté pour la technique du tirage lith en 2006, au début de la série Smoke & Mirrors, pour obtenir des noirs plus profonds. Un procédé qui est devenu sa signature, et qui revient aujourd’hui dans sa série Urban Jungle publiée ici – série distinguée par le prix Camera Clara en 2017, et présentée la même année au salon Approche. « L’influence du cinéma, que je ne soupçonnais pas, est de plus en plus présente dans mes images », reconnaît Guillaume Zuili. Et son nouveau travail, Once Upon a Time in the Perche, réalisé durant la résidence du « Chemin des impossibles », en porte la trace. On y retrouve l’influence de la lumière américaine connectée à la nature française. « C’est ma vision américaine dans le Perche », analyse le photographe, qui expose cette nouvelle série avec Urban Jungle à la galerie Clémentine de la Féronnière, du 27 juin au 27 juillet 2019.
© Guillaume Zuili / Agence Vu