Cette semaine, la rédaction présente le travail de deux photographes basés à Paris. Simon-Long Hervé se spécialise dans le portrait, tandis que Caroline Faccioli réalise une photographie du quotidien. Voici les coups de cœur de la semaine.
Simon-Long Hervé
Simon-Long Hervé découvre la photographie dans sa jeunesse, aux côtés de sa belle-mère. À travers l’image il fait « l’éloge de la fragilité ». Se spécialisant dans le portrait, Simon s’intéresse aux détails qui rendent chaque personne unique. « J’explore nos langages corporels, émotionnels, ainsi que les codes humains », affirme-t-il. « J’essaye de révéler les histoires de chacun, les paradoxes qui nous construisent. Il y a un panel d’expressions en chacun de nous, et j’aime en révéler les subtilités ». Étudiant en mode, Simon voit les corps comme « un ensemble de matière et de volume à sublimer ». Une étude qui transforme le modèle en capteur d’émotions. « Dans une période où le culte de l’image est omniprésent, voire vital, mais où l’artificiel prime, j’essaie de dévoiler des émotions authentiques basées sur des souvenirs et des racines » confie Simon.
© Simon-Long Hervé
Caroline Faccioli
« Ma photographie est une photographie du quotidien »,
explique Caroline. Après des études en histoire de l’art et un cursus aux Beaux-Arts, elle se lance dans la création, son boîtier à la main. « Je suis très influencée par la photographie de cinéma », confie-t-elle. « Chaque cliché est pour moi la première image d’un plan séquence dont l’histoire est à inventer par le spectateur ». La série State of Mind s’est construite en dix ans durant lesquels Caroline a sillonné différents États américains. « J’ai laissé volontairement de côté les highways », précise la photographe. « J’ai alors découvert des lieux laissés pour compte, dans lesquels le temps semble s’être arrêté. J’ai donc tourné mon objectif vers ces lieux sans destin pour tenter de révéler leur quotidien. Grand espace ou infime détail, j’aime prendre le temps de fixer les morceaux d’une nouvelle vérité ». Un voyage intemporel dans les recoins abandonnés des États-Unis.
© Caroline Faccioli