José Mercado étudie le principe de projection psychologique, tandis que Tristan Pereira immortalise un village éphémère du Canada. Voici nos coups de cœur #224.
José Mercado
« L’extérieur agit comme un miroir pour notre esprit, dans lequel nous voyons se refléter différentes qualités ou aspects de notre propre être »
annonce José Mercado, un photographe espagnol né en 1973, à propos de la série Espejo (« Miroir »). Ses clichés en noir et blanc révèlent des passants dans la rue, déformés par la prise de vue à travers des reflets. Avec cette série, José Mercado scrute les profondeurs de son inconscient : « J’ai inconsciemment projeté dans chacune des photographies ce qui causait le rejet à l’intérieur de moi ». Son fil conducteur ? Le principe de « projection psychologique », qui est un « mécanisme mental par lequel une personne attribue aux autres des sentiments ou des pensées qu’elle nie ou qu’elle juge inacceptables. Quand j’ai commencé ce projet de recherche photographique, je cherchais à capturer les aspects qui provoquaient en moi le rejet des autres. » Une série qui situe le spectateur dans un jeu de miroirs, entre ce qui est vu et ce qu’il cherche à voir.
© José Mercado
Tristan Pereira
Pour Tristan Pereira, photographe de 24 ans installé à Paris, la photographie doit « faire voyager ». Qu’il capture des paysages des montagnes pyrénéennes ou des panoramas enneigés, dans le froid polaire canadien, l’auteur souhaite immerger le regardeur dans son travail. Alors qu’il vivait au Québec, Tristan Pereira s’est rendu dans le parc National des Monts-Valin. « Après une journée de raquette, dans 60 centimètres de neige, un garde du parc nous a parlé de l’activité de la pêche sur glace – ou la pêche blanche, raconte le photographe. L’hiver, 1 mètre 20 de glace vient paralyser le fjord de Saguenay, et sur la baie de Ha-Ha s’installe un village de pêcheurs ». Dans une atmosphère digne du Grand Nord canadien, sous un vent glacial et -22 ° Celsius, l’auteur a capturé ce village éphémère et onirique, érigé dans un paysage immaculé.
© Tristan Pereira