Cameron McLaren et Maxime Leblanc ont au moins deux points communs. Tous deux sont des street photographes qui pratiquent le noir et blanc. Voici les coups de cœur #248.
Cameron McLaren
« Mon travail fonctionne comme une archive permanente de mon monde », annonce Cameron McLaren, un photographe né au Canada, et actuellement installé en Nouvelle-Zélande. Son boîtier l’éloigne de la peur et de l’incertitude, et lui donne la direction et la force d’avancer. « Il ouvre des portes fermées », précise-t-il. Ce dernier tente toujours de s’approcher au plus proche de son sujet. « Je veux avoir l’impression de comprendre ce que je fais. J’effectue la plupart de mon travail avant de me rendre sur le terrain. La documentation et les discussions en amont sont aussi importantes que les photos ». En 2018, il réalise Crazy Dog avec un Leica monochrome. « La Papouasie-Nouvelle-Guinée est connue pour ses tribus colorées et ses paysages incroyables. Je ne voulais pas ajouter à ce qui existe déjà ou essayer d’améliorer le travail de quelqu’un d’autre. J’ai préféré documenter la capitale, Port Moresby, longtemps considérée comme dangereuse et peu illustrée dans le monde de la photographie. J’ai passé d’innombrables heures à explorer les rues de la ville à pied », explique-t-il. Le titre de sa série est né à Port Moresby, le premier jour, suite à la découverte d’une inscription au mur : Crazy Dog. « La calligraphie était incroyable ». À partir de ce moment-là, je voulais incarner ce Crazy Dog, errant dans les rues.
© Cameron McLaren
Maxime Leblanc
Maxime Leblanc a commencé la photographie en multipliant les prétextes : le skate, le graffiti, la sérigraphie, ou encore les soirées. « Ma pratique a pris un autre tournant pendant des cours du soir que j’ai suivis aux Beaux-Arts de Nantes, ville dont je suis originaire. J’y ai appris les bases et découvert par la même occasion les acteurs qui ont fait l’histoire de cet art », précise le photographe. Cet artiste nantais pratique tous les jours et ce, quelque soit son moyen de déplacement – à pied, en skate ou à vélo. « J’aime être en mouvement, furtif et discret. Et l’humain est au centre de mon travail », ajoute-t-il. Issu du monde du skate, il a été coursier à vélo durant quatre ans. Deux milieux qui ont fait évoluer sa pratique photographique. « Après 4 ans en tant que coursier, j’ai réalisé ma première expo solo ainsi que mon premier street book intitulés Ghost Citizen. Il s’agit d’une série en couleur sur les ouvriers travaillant dans la jungle parisienne. Récemment, j’ai réalisé une série de portraits en noir et blanc de mes collègues coursiers. » Ses sources d’inspiration son multiples : la famille Magnum photo, Céline, Prévert ou encore sa famille.
© Maxime Leblanc