Nos coups de cœur #252 capturent tous deux les nuances de l’espace urbain. Si Babis Kougemitros représente des zones dépeuplés, Fernanda Peruzzo, elle, préfère photographier la présence humaine.
Babis Kougemitros
C’est au cours d’un séminaire dédié au 8e art que Babis Kougemitros a découvert la photographie. Là-bas, il s’est immergé dans les œuvres des artistes classiques, découvrant avec surprise une dimension plus profonde du médium. « Aujourd’hui, je m’intéresse particulièrement à l’urbain et aux paysages naturels, confie l’artiste. Même lorsque j’inclus l’être humain dans mon cadre, il apparaît en communion avec son environnement. » Définissant son approche comme documentaire et personnelle, le photographe aime réinterpréter le réel plutôt que lui rester fidèle. Dans Edgelands, une série étrange et inquiétante, il capture au flash un espace nocturne en transition. « Ces images sont le résultat d’une errance dans plusieurs zones de l’Attique, en Grèce, entre bordure urbaine et campagne. Elles dévoilent des lieux ambigus, que l’Homme a rejetés, les jugeant trop laids ou indignes de leur attention », explique-t-il. Un travail intriguant sublimant ces espaces en marge.
© Babis Kougemitros
Fernanda Peruzzo
Après avoir suivi une formation en photojournalisme dans les années 1990, Fernanda Peruzzo s’est dirigée vers la presse écrite. Ce n’est qu’en s’installant à Paris, en 2011 que le médium revient dans sa vie. « En 2017, j’ai commencé une formation à la Neue Schule fur Fotografie de Berlin, et cela m’a aidé à ordonner mes concepts et mes pensées », ajoute l’artiste. Ses sujets favoris ? « Les histoires simples et la vie quotidienne », déclare-t-elle. Un goût pour le mondain qui la pousse vers la street photography. Son projet Anachronisms se divise en trois chapitres, Paris, Italie et Berlin. « C’est une série qui parle de la notion de temps, de la présence du passé, de l’intemporel, de la répétition et de l’immobilité : ces choses qui ne changent jamais, même si tout autour s’est transformé », confie la photographe. Personnes âgées, villes anciennes et architectures centenaires peuplent ses clichés et composent une ode au passé, cette époque ayant modelé un présent incertain.
© Fernanda Peruzzo