Ce sont les sentiments qui inspirent Cyrielle Teyssier et Pierre Pokrovski, nos coups de cœur #262. La première donne à voir la puissance évocatrice du 8e art, et le second met en scène une jeunesse pleine d’émotions.
Cyrielle Teyssier
Cyrielle Teyssier, 28 ans, porte « un regard contemplatif et amusé sur son quotidien ». Cette photographe installée à Lyon a grandi avec un boîtier entre les mains. « Je me souviens qu’étant enfant j’emmenais un petit point and shoot argentique lors de mes sorties scolaires ou de mes vacances », se souvient-elle. Après un passage à l’École des Beaux-Arts, la jeune femme a appris à définir son approche photographique. « Il s’agit de quelque chose de très intime, et à la fois extrêmement présent dans ma vie. J’essaie de rendre l’ordinaire plus beau, de donner davantage de visibilité à mon environnement, pour ceux qui ne possèdent pas le même regard que moi », explique-t-elle. Adepte de la photographie couleur comme noir et blanc, elle retrouve, dans les monochromes, une dimension plus évocatrice. « J’aime travailler avec des pellicules qui ont du grain et qui permettent une large palette de nuances… Et puis parfois c’est le hasard : en pensant shooter en couleurs, je découvre une pellicule noire et blanche dans l’appareil. Finalement cette tonalité donne d’autres choses à voir », précise Cyrielle Teyssier. Un ensemble d’images douces et poétiques.
© Cyrielle Teyssier
Pierre Pokrovski
À tout juste 17 ans, Pierre Pokrovski livre un travail photographique d’une grande maturité. S’il aime expérimenter avec l’argentique, le numérique, la couleur, le noir et blanc ou encore les paysages, sa série Enfants de la fougue, composée de portraits, propose une immersion dans son propre environnement. « Le projet documente la jeunesse. Ma jeunesse. Dans son urgence de vivre, sa nécessité d’exister, son ardeur instinctive et émotionnelle, ses visages et ses découvertes », précise-t-il. Divisé en chapitre, ce travail donne à voir les sentiments forts et complexes qui rythment l’adolescence. « Furie », « Crise », « Frénésie », « Liberté »… Le jeune artiste documente les états d’âme de toute une génération. « Je voulais avant tout raconter les différents caractères et émotions de la jeunesse. Montrer sa versatilité. Cette forme était vitale pour révéler l’esprit débordant et pluriel qui submerge ces thèmes… Une seule photo pour raconter l’amour, par exemple, n’était pas suffisante. Ce serait taire la voix de l’enfant aimant », poursuit le photographe. Une illustration vibrante d’une adolescence en pleine construction.
© Pierre Pokrovski
Image d’ouverture : © Pierre Pokrovski