Les coups de cœur #266

09 décembre 2019   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #266

Angélique de Place et Swannie Robert, nos coups de cœur #266 développent toutes deux une écriture intuitive, inspirée par le féminin. Si l’une entreprend une quête spirituelle, l’autre documente une maladie encore méconnue

Swannie Robert

« Ma démarche est intuitive, sensible et intimiste. Elle questionne les profonds changements de notre époque »,

déclare Swannie Robert. Cette photographe et styliste mode installé à Paris ne cesse de documenter le rapport à soi, à la nature, et la place du féminin dans notre société. Des thèmes que l’on retrouve dans What she gave me. « Le projet tente de redéfinir le principe féminin comme une source d’énergie créatrice émanant de la Terre », explique-t-elle. Réalisée durant un séjour de plusieurs mois sur l’île d’Amorgos en Grèce, la série mêle images de paysages et corps nus : une quête de (re)connexion spirituelle entre le corps et l’humain. « Bien que la série comporte uniquement des corps de femmes, c’est l’énergie féminine que nous portons tous en nous qui est représentée », précise la photographe. Pour elle, il est important de redonner sa valeur à cette énergie, perdue dans un monde en pleine mutation, « un monde qui a besoin de se recréer et de retrouver du sens », ajoute-t-elle. Un travail aux multiples lectures, effleurant de nombreux enjeux philosophiques.

© Swannie Robert© Swannie Robert

© Swannie Robert

© Swannie Robert© Swannie Robert

© Swannie Robert

Angélique de Place

Née en France en 1988, Angélique de Place s’est formée au 8e art à l’Institut de la photographie Paris Spéos, ainsi qu’au sein des Magnum Master classes. Elle vit et travaille aujourd’hui entre Paris et Athènes, et développe une écriture intime, inspirée par le féminin, les émotions et l’empathie. Dans L’invisible, projet documentaire, elle illustre son quotidien ponctué par une maladie : l’endométriose. « Diagnostiqué en 2017 après plus de dix ans d’errance médicale, ce trouble chronique m’a déjà coûté sept opérations, raconte la photographe. Avec ce projet, je veux rendre cette maladie visible dans toute son ampleur et ses répercussions, car il ne s’agit pas que de moi : une femme sur dix en est atteinte, soit 176 millions dans le monde ! » En privilégiant un noir et blanc froid, évoquant l’univers médical, Angélique de Place donne à voir l’envers du décor. Joints aux images, des textes, évoquant les entrées d’un journal intime, racontent son mal-être. « Aucun traitement n’existe. Les interventions chirurgicales, les analgésiques, les injections hormonales et autres pilules prescrites luttent contre les symptômes et non contre la cause, toujours inconnue à ce jour (…) La santé des femmes fait l’objet d’une stigmatisation considérable. La douleur n’est pas prise au sérieux », rappelle-t-elle. Un travail nécessaire.

© Angélique de Place

© Angélique de Place

© Angélique de Place

© Angélique de Place

Image d’ouverture : © Angélique de Place

Explorez
a ppr oc he : Rencontre au cœur de l’image
© Emile Gostelie
a ppr oc he : Rencontre au cœur de l’image
Dans cet espace pensé comme une exposition, un·e photographe et un·e commissaire croisent leurs regards. Pour cette première édition...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Fisheye #74 sonde la notion d’éthique en photographie
© Stan Desjeux
Fisheye #74 sonde la notion d’éthique en photographie
Fisheye #74 sera disponible en kiosque ce samedi 8 novembre ! En ce mois consacré à la photographie, notre nouveau numéro s’intéresse à...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Laura Menassa : Beyrouth comme corps et paysage
© Laura Menassa
Laura Menassa : Beyrouth comme corps et paysage
Entre journal intime visuel et témoignage collectif, le travail de Laura Menassa explore la fragilité et la résilience au cœur de...
04 novembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Une danse entre la vie et la mort capturée par Oan Kim
Le coup de grâce lors d'une corrida à Madrid © Oan Kim/MYOP
Une danse entre la vie et la mort capturée par Oan Kim
À travers un noir et blanc contrasté, qui rappelle la chaleur sèche de l'Andalousie, Oan Kim, cofondateur de l'agence MYOP, montre...
27 octobre 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
a ppr oc he : Rencontre au cœur de l’image
© Emile Gostelie
a ppr oc he : Rencontre au cœur de l’image
Dans cet espace pensé comme une exposition, un·e photographe et un·e commissaire croisent leurs regards. Pour cette première édition...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Fisheye #74 sonde la notion d’éthique en photographie
© Stan Desjeux
Fisheye #74 sonde la notion d’éthique en photographie
Fisheye #74 sera disponible en kiosque ce samedi 8 novembre ! En ce mois consacré à la photographie, notre nouveau numéro s’intéresse à...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Focus #81 : l’autodéfense écologique selon Chloé Azzopardi 
06:05
Focus #81 : l’autodéfense écologique selon Chloé Azzopardi 
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Au cœur du secteur Émergence de Paris Photo, Chloé Azzopardi dévoile, du 13 au 16 novembre 2025, Non...
05 novembre 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Paris Photo 2025 célèbre la photographie au Grand Palais
© Chloé Azzopardi / Fisheye Gallery
Paris Photo 2025 célèbre la photographie au Grand Palais
Du 13 au 16 novembre 2025, les yeux des amateurs de photographie seront tournés vers Paris Photo. La foire internationale se tiendra de...
05 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet