Les coups de cœur #271

13 janvier 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #271

Bien qu’ils photographient tous deux la rue, nos coups de cœur #271 en dévoilent deux aspects opposés. Clément Hu capture la poésie de l’espace urbain, tandis que Cristina Hara dénonce le harcèlement.

Clément Hu

« En 2015, mon père m’a prêté son vieux Pentax argentique afin que je puisse immortaliser un séjour au Japon. Fasciné par l’atmosphère, la quiétude et les paysages nippons, je n’ai jamais cessé de capturer ce qui m’entourait. Un nouveau boîtier et une expatriation d’un an à New York ont confirmé mon attrait pour le médium »

, raconte Clément Hu. Ce photographe de 30 ans habite aujourd’hui à Paris, et fait de la capitale son terrain de jeu, découvrant à pied ses rues et quartiers. « La photographie donne un but à mes déambulations. Elle me permet d’immortaliser une belle lumière, une composition abstraite ou l’expression d’un passant. Une simple balade peut se transformer en chasse au trésor ». Privilégiant la couleur, l’auteur s’inspire des œuvres de Douglas Mandry, Léo Berne ou encore Romain Laprade pour shooter la vie urbaine avec poésie. Un univers coloré évoquant les tableaux d’Edward Hopper et une certaine envie d’évasion.

© Clément Hu© Clément Hu

© Clément Hu

© Clément Hu© Clément Hu

© Clément Hu

Cristina Hara

D’origine péruvienne et japonaise, Cristina Hara, 28 ans, a étudié le 8e art à l’école de photographie Spéos à Paris. Définissant son approche de l’image comme « sensible », l’artiste développe des projets personnels, dans l’espoir d’encourager le dialogue. « Speak up est une série dédiée au harcèlement de rue que les femmes asiatiques subissent à Paris. J’ai commencé ce projet après avoir moi-même vécu ces agressions. J’ai alors essayé de trouver des connexions entre ces violences et mes origines », raconte l’artiste. Pensée en diptyques, Speak Up réunit les portraits des jeunes femmes, les lieux des agressions et les descriptions d’actes violents. Une fusion immergeant le regardeur dans ces souvenirs traumatiques. « J’ai cependant utilisé la lumière naturelle pour shooter. Je souhaitais souligner la dimension sensible du projet, réaliser de belles images, même si le sujet est laid », précise-t-elle. À travers ces tableaux, les voix de Cristina Hara et de ses modèles résonnent, luttant contre un racisme et un sexisme accablants.

© Cristina Hara

© Cristina Hara

© Cristina Hara

© Cristina Hara

© Cristina Hara

Image d’ouverture : © Clément Hu

Explorez
Arles 2025 : à la Galerie Triangle, la jeunesse a le dernier mot
© Nicolas Serve
Arles 2025 : à la Galerie Triangle, la jeunesse a le dernier mot
À l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles 2025, la Galerie Triangle revient avec GÉNÉRATION, un événement dense et...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Costanza Spina
L'été photographique de Lectoure : rassembler par l'image
Parce que. Ici., 2021-2025 © Anne Desplantez & les enfants du Sarthé
L’été photographique de Lectoure : rassembler par l’image
« Ensemble », l’édition 2025 de L’été photographique de Lectoure, met à l'honneur le collectif. Du 12 juillet au 21 septembre 2025, la...
04 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
À la découverte du regard enfoui de Nicole Lala
© Nicole Lala
À la découverte du regard enfoui de Nicole Lala
Restée dans l’ombre toute sa vie, Nicole Lala fut pourtant une photographe majeure du quotidien, du sensible, de l’invisible. Du 16...
30 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Arles 2025 : à la Galerie Triangle, la jeunesse a le dernier mot
© Nicolas Serve
Arles 2025 : à la Galerie Triangle, la jeunesse a le dernier mot
À l’occasion des Rencontres de la photographie d’Arles 2025, la Galerie Triangle revient avec GÉNÉRATION, un événement dense et...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Costanza Spina
L'été photographique de Lectoure : rassembler par l'image
Parce que. Ici., 2021-2025 © Anne Desplantez & les enfants du Sarthé
L’été photographique de Lectoure : rassembler par l’image
« Ensemble », l’édition 2025 de L’été photographique de Lectoure, met à l'honneur le collectif. Du 12 juillet au 21 septembre 2025, la...
04 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nous autres, une ode à l'amitié et à la mémoire queer
Autoportrait avec JEB, E. 9th Street, New York, 1970 © Donna Gottschalk, Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix
Nous autres, une ode à l’amitié et à la mémoire queer
Avec Nous Autres, Donna Gottschalk et Hélène Giannecchini avec Carla Williams, présentée jusqu’au 16 novembre 2025, le Bal signe une...
04 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet