Les coups de cœur #283

06 avril 2020   •  
Écrit par Anaïs Viand
Les coups de cœur #283

« Fixer la réalité en toute simplicité ». Voici ce qui lie nos deux photographes coups de cœur de la semaine : Bruno Palisson et Laetitia Kitegi.

Bruno Palisson

« Je perçois la ville comme une multitude de perspectives en superposition », confie Bruno Palisson. C’est au cours de longues marches qu’il découvre et comprend la ville. Et c’est ainsi qu’il développe une vision architecturale. Car en plus d’être photographe, Bruno Palisson, 55 ans, est architecte. « Ces Polaroïds ici représentent un acte brut non prémédité. Je me promène, je vois, je déclenche. Je ne cherche pas d’autres cadrages que celui que j’ai devant moi et je ne tourne pas autour du sujet pour faire mieux ou moins bien d’ailleurs. Je ne réfléchis pas pour ces cadrages. Je dois avouer que je suis un obsédé du rapport entre vides et pleins et de leurs formes, matières et couleurs. L’architecture n’est là, qu’un prétexte pour faire une image et le Pola offre une dimension supplémentaire », explique l’artiste à la double casquette.

© Bruno Palisson© Bruno Palisson
© Bruno Palisson© Bruno Palisson

© Bruno Palisson

Laetitia Kitegi

Laetitia Kitegi, 39 ans, vit et travaille à Toulouse, en tant que photographe. « J’apprécie tout particulièrement le format Polaroid et les films argentiques. Ils m’aident à représenter une réalité que je ne cherche pas à modifier, mais à fixer avec simplicité, pour lui rendre toute sa puissance, sa douceur, son humour ou même sa brutalité. Il y a des motifs qui reviennent souvent dans mes images, des constantes dans mes obsessions visuelles. Je photographie le sujet qui s’échappe, la rupture du mouvement, l’incomplétude. La vie capturée, mais pas dans son entier. Cette vie, ce parcours, continuent en dehors de l’espace photographique. C’est une forme d’humilité volontaire, parce qu’inévitable, une expression de cette timidité qui me définit, une pudeur à ne pas vouloir tout dire (…) Mes photos sont, je crois, un peu à l’image de ce que je suis : une fille aux origines métisses, qui aime rire, dégageant une force pétrie de timidité et d’incertitudes discrètes, mais toujours là, tapie dans une ombre hachée de lumière. Ce sont ces mêmes incertitudes, ces mêmes doutes qui planent dans mes images. J’y trouve, sans vraiment l’avoir cherché, une certaine poésie, une douceur de l’absence annoncée qui, étrangement, me rassurent. »

© Laetitia Kitegi

© Laetitia Kitegi© Laetitia Kitegi
© Laetitia Kitegi© Laetitia Kitegi

© Laetitia Kitegi

Explorez
La sélection Instagram #532 : dans les méandres de la mémoire
© celluloidjournal / Instagram
La sélection Instagram #532 : dans les méandres de la mémoire
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine sondent les mystères de la mémoire. Ils et elles exhument les souvenirs qui...
11 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #565 : Jeanne Narquin et Émilie Brécard
© Jeanne Narquin
Les coups de cœur #565 : Jeanne Narquin et Émilie Brécard
Jeanne Narquin et Émilie Brécard, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent toutes les deux à la féminité. La première photographie...
10 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
L’intimité au cœur de Planches Contact Festival 2025
© Carline Bourdelas / Planches Contact Festival
L’intimité au cœur de Planches Contact Festival 2025
Jusqu’au 4 janvier 2026, la 16e édition de Planches Contact Festival anime Deauville et propose une diversité de regards sur un même...
08 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 questions à Charlotte Abramow : le souvenir de Maurice
© Charlotte Abramow
5 questions à Charlotte Abramow : le souvenir de Maurice
Sept ans après la publication de son ouvrage Maurice, tristesse et rigolade, Charlotte Abramow rouvre les pages de l’histoire de son...
03 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
© Alexandre Silberman, Nature
Une fable collective au cœur du béton, par Alexandre Silberman
Exposée à la galerie Madé, dans le cadre de PhotoSaintGermain, jusqu’au 30 novembre 2025, la série NATURE d'Alexandre Silberman...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Milena III
OPPO x Fisheye : les visions parisiennes d’Emma Birski et Marvin Bonheur 
© Emma Birski
OPPO x Fisheye : les visions parisiennes d’Emma Birski et Marvin Bonheur 
Les 17 et 18 novembre, la Fisheye Gallery accueille l’exposition Paris Non Stop, curaté par Ernicreative et Fisheye, née de la rencontre...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Sandra Eleta, les visages du monde invisible
© Sandra Eleta
Sandra Eleta, les visages du monde invisible
À la Galerie Rouge, jusqu'au 6 décembre 2025, l’exposition de Sandra Eleta révèle un univers où la photographie dépasse le simple...
12 novembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
28 artistes à (re)découvrir à Paris Photo 2025
Liulitun, Beijing 2002 No.13 © RongRong & inri
28 artistes à (re)découvrir à Paris Photo 2025
La foire internationale Paris Photo investit le Grand Palais du 13 au 16 novembre 2025. Pour cette occasion, la rédaction de Fisheye vous...
11 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine