Les coups de cœur #287

04 mai 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #287

Silvia Arecco et Gaëlle Astier-Perret, nos coups de cœur #287 capturent et transforment des territoires. Deux voyageuses solitaires, révélant l’intime et l’histoire d’un espace.

Silvia Arecco

« Faire de la photographie est pour moi une exigence, une nécessité d’écrire des contes d’une autre réalité – celle d’un passé qui s’éloigne ou d’un espace que l’on a envie de revivre autrement »,

déclare Silvia Arecco. Cette cinéaste, monteuse et photographe italienne réalise des œuvres inspirées par les thèmes de la mémoire, de la nostalgie et de l’oubli. « J’ai quitté mon île natale, la Sicile, il y a cinq ans, c’est ainsi que j’ai commencé à photographier : pour ne pas oublier les lieux où j’ai vécu, je vis et je vivrai, et me rappeler qu’il y a toujours du vivant dans l’apparent mutisme de ces images-souvenirs », explique-t-elle. Animés par un souffle poétique, les clichés de l’artiste apportent une dimension abstraite, et rêveuse. En couleur comme en noir et blanc, ils révèlent la grâce d’un moment ou d’un paysage. « J’ai tendance à effacer et/ou recréer des atmosphères qui n’existent plus, à reconstruire et déconstruire », ajoute la photographe. Inspirée par ses « maîtres photographes » Antoine D’Agata et Chris Fiel, elle embrume le réel et met en scène ses propres errances.

© Silvia Arecco

© Silvia Arecco© Silvia Arecco

© Silvia Arecco

© Silvia Arecco

Gaëlle Astier-Perret

Photographe installée à Paris, Gaëlle Astier-Perret s’est tournée vers le 8e art durant ses études en arts plastiques. « Ma mère est décédée à ce moment-là. Mes rapports au réel, au temps, à l’existence se sont profondément modifiés. L’image est devenue le cœur de ma pratique », confie-t-elle. Se fiant à son intuition, l’artiste réalise des projets au long cours, en explorant de nombreux territoires. « Il m’est nécessaire d’écouter les personnes qui vivent et travaillent sur le site, de consulter des données scientifiques pour affiner mon regard et construire mon projet. Je mets cet ensemble en perspective avec les bouleversements climatiques et le récent changement d’ère », explique-t-elle. Démarrée en 2018, la série Les dunes qui marchent est née au cœur du bassin d’Arcachon. Végétations, minéraux et traces humaines rythment les paysages de bord de mer, et retracent les pas de l’artiste. « Je me suis d’abord imprégnée de ce lieu en solitaire, puis j’ai dialogué avec les acteurs humains, tous en lien étroit avec cette nature en mouvement », précise-t-elle. Un récit intimiste, évoquant « l’érosion et la montée des eaux ».

© Gaëlle Astier-Perret

© Gaëlle Astier-Perret© Gaëlle Astier-Perret

© Gaëlle Astier-Perret

© Gaëlle Astier-Perret

Image d’ouverture : © Silvia Arecco

Explorez
5 questions à Charlotte Abramow : le souvenir de Maurice
© Charlotte Abramow
5 questions à Charlotte Abramow : le souvenir de Maurice
Sept ans après la publication de son ouvrage Maurice, tristesse et rigolade, Charlotte Abramow rouvre les pages de l’histoire de son...
03 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Elise Jaunet : quand l’intime devient manifeste
© Elise Jaunet
Elise Jaunet : quand l’intime devient manifeste
À travers sa série Faire corps – Journal d’une métamorphose, l’artiste nantaise Elise Jaunet explore la traversée du cancer du...
01 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Du pictorialisme au modernisme, la MEP célèbre l’œuvre d’Edward Weston
Edward Weston, Shells, 1927 © Center for Creative Photography, Arizona Board of Regents / Edward Weston, Adagp, Paris, 2025. Courtesy Wilson Centre for Photography
Du pictorialisme au modernisme, la MEP célèbre l’œuvre d’Edward Weston
Jusqu’au 21 janvier 2026, la Maison européenne de la photographie consacre une exposition exceptionnelle à Edward Weston. Intitulée...
30 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Hamza Ashraf : Démo d’amour
We're Just Trying to Learn How to Love © Hamza Ashraf
Hamza Ashraf : Démo d’amour
Hamza Ashraf navigue dans le fleuve des sentiments amoureux et compose We’re Just Trying to Learn How to Love, un zine, autoédité, qui...
30 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Fisheye #74 sonde la notion d’éthique en photographie
© Stan Desjeux
Fisheye #74 sonde la notion d’éthique en photographie
Fisheye #74 sera disponible en kiosque ce samedi 8 novembre ! En ce mois consacré à la photographie, notre nouveau numéro s’intéresse à...
Il y a 1 heure   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Focus #81 : l’autodéfense écologique selon Chloé Azzopardi 
06:05
Focus #81 : l’autodéfense écologique selon Chloé Azzopardi 
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Au cœur du secteur Émergence de Paris Photo, Chloé Azzopardi dévoile, du 13 au 16 novembre 2025, Non...
05 novembre 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Paris Photo 2025 célèbre la photographie au Grand Palais
© Chloé Azzopardi / Fisheye Gallery
Paris Photo 2025 célèbre la photographie au Grand Palais
Du 13 au 16 novembre 2025, les yeux des amateurs de photographie seront tournés vers Paris Photo. La foire internationale se tiendra de...
05 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Laura Menassa : Beyrouth comme corps et paysage
© Laura Menassa
Laura Menassa : Beyrouth comme corps et paysage
Entre journal intime visuel et témoignage collectif, le travail de Laura Menassa explore la fragilité et la résilience au cœur de...
04 novembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina