Antoine Dumont et Hillel Winograd, nos deux coups de cœur de la semaine, explorent deux territoires iconiques : l’Ouest américain pour l’un et Paris pour l’autre.
Antoine Dumont
« Je suis toujours à la recherche d’une ambiance cinématographique. Dans les rues, la nuit, sous le soleil ou dans le RER, je fais des repérages et j’observe la lumière quitte à revenir plus tard… Mais derrière ce travail esthétique, il y a toujours mon propre regard sur la société qui prend forme et s’exprime »
, raconte Antoine Dumont. Né en 1970, le photographe a travaillé durant dix ans en studio, avant de s’émanciper. Une expérience qui lui apprend à apercevoir le beau, et le souligner. « Si j’ai d’abord vu cela comme une faiblesse, je réalise aujourd’hui que cette esthétique est l’une des forces de mon travail », poursuit-il. Durant son temps libre, Antoine Dumont voyage, et réalise des séries plus personnelles – toutes inspirées par la route, et les rencontres. C’est lors d’un road trip de 4000 miles dans l’Ouest américain qu’il développe One way or another. « J’y ai découvert les vestiges d’une Amérique iconique, celle que le cinéma, la télévision et la presse nous présentent comme un modèle idéal depuis les années 1950 », raconte-t-il. Au cœur de ces paysages aussi intemporels que fantomatiques, le photographe capture la nostalgie, la gloire passée d’un pays encore plongé dans cette iconographie obsolète.
© Antoine Dumont / Divergence
Hillel Winograd
« Les mots me manquent souvent, mes photographies sont le reflet de mon intérieur. Mes images viennent de là, de cet intérieur qui ne peut être perçu par l’autre. Mon œil est mon outil d’expression et prend le relais d’une communication difficile », confie Hillel Winograd. Installé à Paris, l’artiste capture son environnement en noir et blanc depuis 2008. Dans Parisian Life, la singularité et l’identité de chacun des sujets se révèlent au fil des clichés. Hillel Winograd se définit comme un « glaneur d’instants précieux ». En parcourant les rues de la capitale, il saisit des tableaux sur le vif, sans aucune mise en scène. Le point d’ancrage de son travail ? Chercher, puis sublimer l’idéal. « Cette série est née de l’envie de m’approcher des Parisiens dans leur diversité, sans oublier les invisibles, ceux qui me touchent tant, dans l’espoir que mes clichés parlent pour moi », poursuit le collecteur d’images. Hillel Winograd partage un portrait de Paris inépuisable et rempli de surprises.
© Hillel Winograd
Image d’ouverture © Hillel Winograd