Frédéric Blanc nous invite à contempler la nature, tandis que Lara Micheli nous partage ses visions intimes du confinement. Voici nos photographes coups de cœur de la semaine.
Frédéric Blanc
Géographe, Frédéric Blanc a arpenté et contemplé la nature dès son plus jeune âge. C’est donc spontanément qu’il a commencé à la photographier. « Je l’ai d’abord capturé avec un boîtier argentique pour constituer un herbier photographique. Aujourd’hui, ma pratique tend vers le social », précise-t-il. Dans un univers monochrome, illuminé par une lueur naturelle, l’auteur réalise des images sensibles et intemporelles. Au cœur de son travail ? Un besoin de se rapprocher de son environnement. « Je trouve que nous sommes trop déconnectés de la nature. Il suffit de suivre l’actualité pour voir que l’homme tente de s’en affranchir, de la rendre malléable pour mieux la maîtriser… J’aime dire que la nature s’offre à qui sait prendre le temps de l’observer », raconte-t-il. À travers ses panoramas bucoliques, ses images de montagnes et du monde rural, les notions de solitudes et de transmission transparaissent. « La série que je réalise depuis six ans avec Pierre, un éleveur pyrénéen de 80 ans qui a consacré sa vie à ses brebis en est un bel exemple : un savoir appris à l’usage des montagnes », conclut-il. Une collection de clichés champêtres appelant à la sérénité.
© Frédéric Blanc
Lara Micheli
Les images de Lara Micheli sont issues de trois séries, réalisées pendant les semaines de quarantaine et le premier jour du déconfinement. « Je crois qu’elles illustrent beaucoup de sentiments et de questionnements qui m’ont traversé pendant cette période. « Maintenant ou (peut-être) jamais ? » Ces mois d’isolation ont eu cet effet-là sur moi… J’ai senti l’urgence et bien sûr la peur omniprésente pour mes proches. Et puis je me sentais responsable d’avoir fait naître deux enfants dans « ce monde-là » », confie la photographe qui pratique depuis 2014. « Cette période a aussi été l’occasion de réaliser mes premiers autoportraits. Il m’était arrivé quelques fois de prendre mon reflet dans une glace, mais sans jamais chercher à documenter à ce point les émotions qui me traversent, à questionner qui je suis. Les contraintes techniques du Polaroïd ajoutées à celles engendrées par le confinement m’ont poussé à produire quelque chose d’assez intime », ajoute Lara Michelli. Elle signe-là des images empreintes de douceur.
© Lara Micheli
Image d’ouverture © Lara Micheli