Les coups de cœur #326

01 février 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #326

Nos coups de cœur #326, Charlène Hfr et Claudio Cristini explorent tous deux des thèmes psychologiques et philosophiques. La première capture les états d’âme humains, et le second, l’altérité du réel.

Charlène Hfr

Étudiante en psychologie, Charlène Hfr, 20 ans, a reçu son premier boîtier à l’âge de 8 ans. « J’ai eu la chance d’avoir beaucoup voyagé lorsque j’étais jeune, la photographie est une question de souvenirs : j’avais – et j’ai toujours – peur d’oublier ce que je suis en train de vivre », confie-t-elle. Dès lors elle débute un journal visuel, capturant ce qu’elle voie pour mieux encapsuler les émotions que ses découvertes lui procurent. Aujourd’hui, l’artiste strasbourgeoise se concentre davantage sur le portrait. « J’aime mettre l’humain au cœur de mes créations, les états d’âme me touchent particulièrement – c’est sans doute pour cette raison que j’étudie la psychologie », explique-t-elle. Adapte du numérique comme de l’argentique, Charlène Hfr s’inspire du cinéma pour réaliser des images théâtrales. « J’aime aussi le travail de retouche, qu’il s’agisse de rajouter du grain ou de transformer les couleurs. Je souhaite présenter un univers aux nuances qui me sont propres », affirme-t-elle. Dans ses images, elle donne à voir, avec délicatesse, des notions qui lui parlent : « le temps, l’amour, la mélancolie, et moi, au milieu de tout cela », conclut la photographe.

© Charlène Hfr

© Charlène Hfr© Charlène Hfr

© Charlène Hfr© Charlène Hfr

© Charlène Hfr

Claudio Cristini

« Je suis amoureux de la photographie. Elle représente ma manière de célébrer la vie, d’interroger la complexité de l’existence. Elle a toujours évoqué pour moi l’opportunité de plonger dans les yeux d’autrui, et de m’oublier, tandis que j’entre en communion avec la nature. Le 8e art a la faculté d’enregistrer les apparences, et de conserver l’altérité du réel. Une altérité que je laisse venir à moi, et dont j’aime observer les transformations. Je suis ému par cette fatalité »

, déclare Claudio Cristini. C’est au lycée que l’auteur découvre le 8e art, qui devient rapidement pour lui un outil lui permettant d’explorer « la réalité telle que nous l’envisageons ». Et c’est grâce à divers échanges – au sein d’un collectif artistique, aux côtés du réalisateur Luca Ferri, ou encore à l’École d’art de Glasgow – qu’il développe sa propre écriture. Si l’artiste aime jongler entre différents sujets, certains éléments s’imposent comme des récurrences dans son travail. Parmi eux : « la relation intime entre les hommes et leur environnement, ce lien commun, ancestrale, entre eux ». Dans Water Body, Claudio Cristini étudie par exemple l’eau et ses multiples formes, lorsqu’elle entre en contact avec les corps. Se nourrissant des récits anthropologiques, philosophiques et mythologiques, le photographe construit des œuvres abstraites, poétiques, « tissant des liens entre contemporanéité et intemporalité ».

© Claudio Cristini

© Claudio Cristini

© Claudio Cristini© Claudio Cristini

© Claudio Cristini

© Claudio Cristini

Image d’ouverture : © Charlène Hfr

Explorez
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Retrouvez Fisheye au Salon de la Photo 2025 !
Untitled, 2008 © Anna Di Prospero
Retrouvez Fisheye au Salon de la Photo 2025 !
La grande halle de la Villette accueille, du 9 au 12 octobre 2025, la nouvelle édition du Salon de la Photo. Rendez-vous en ce début...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les images de la semaine du 29 septembre 2025 : expositions et représentations
Speak the Wind, 2015-2020 © Hoda Afshar, Courtesy de l'artiste et de la Galerie Milani, Brisbane, Australie.
Les images de la semaine du 29 septembre 2025 : expositions et représentations
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent de certaines des expositions du moment et de sujets qui...
05 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Billie Eilish, hasard et ambivalence : dans la photothèque de Jenny Bewer
La première photographie qui t’a marquée et pourquoi ? © Jenny Bewer
Billie Eilish, hasard et ambivalence : dans la photothèque de Jenny Bewer
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
03 octobre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Voyage au centre de la terre brésilienne
Périphérie de São Paulo, 2020 @Vincent Catala
Voyage au centre de la terre brésilienne
Comment représenter un pays de façon juste et nuancée, loin des clichés véhiculés autour de ce dernier ? L’impressionnant Île-Brésil de...
À l'instant   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Inframundo, de la série Planeta, 2024 © Julien Lombardi
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026, la Villa Pérochon devient théâtre de sciences, présentant les travaux de Julien Lombardi, lauréat...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Flore Prébay : De deuil et de papier
Iceberg, de la série Deuil blanc © Flore Prébay
Flore Prébay : De deuil et de papier
Du 16 octobre au 30 novembre 2025, la Fisheye Gallery présente Deuil blanc, de Flore Prébay, dans le cadre des Rencontres photographiques...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger