Les coups de cœur #395

27 juin 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #395

Mayssa Mehenni et Raphaël Creton, nos coups de cœur #395 traduisent tous deux en images la sensibilité qui les anime. Voici deux univers emplis d’émotions.

Mayssa Mehenni

Lorsque Mayssa Mehenni a découvert le 8e art, il y a cinq ans, il s’est imposé à elle comme une évidence. Un outil, capable de retranscrire ses émotions, de traduire sa sensibilité avec précision. « J’essaie de faire de la poésie en image. Je capture la nature, le ciel, la mer, les oiseaux, les nuages, le mouvement, la lumière, les matières, les textures… Je m’inspire souvent de concepts philosophiques, de sentiments humains et de mes propres pensées : l’amour, l’amitié, les blessures, l’âme… », confie-t-elle. Étudiante en cinéma, l’autrice de 24 ans développe son œil grâce à ses cours et observe le monde, à la recherche de ce qui la fait vibrer. Privilégiant l’argentique – un outil dont l’absence immédiate de visibilité lui permet de se concentrer sur l’instant et non le résultat – elle pose un regard poétique sur son environnement, et teinte le réel d’une palette féérique. Inspirée par l’émotion brute de Daido Moriyama, les envolées oniriques de Sarah Moon, ou encore les scènes picturales et intemporelles d’Albarrán Cabrera, Mayssa Mehenni poursuit sa quête du beau, du touchant. De l’image non pas « parfaite » mais capable de passer aux regardeur·ses l’étendue de son propre ressenti.

© Mayssa Mehenni

© Mayssa Mehenni© Mayssa Mehenni
© Mayssa Mehenni© Mayssa Mehenni

© Mayssa Mehenni

© Mayssa Mehenni

Raphaël Creton

« Je ne crois pas avoir (encore) trouvé ma place dans cet univers. Je crains aussi de quitter ces lieux sans avoir chanté ma chanson. Alors, l’objet, l’appareil photo, me recentre et m’ancre. Il me permet de faire taire le bruit et d’entrer en action, d’avoir une forme de légitimité dans cet espace »,

déclare Raphaël Creton. À 52 ans, le photographe trouve dans son médium de prédilection la force brève et intense d’un Haiku japonais. Une œuvre courte, célébrant « l’évanescence des choses et les sensations qu’elles suscitent ». Privilégiant le rapport à l’autre, il immortalise à l’aide de son boîtier des portraits d’humains qui se démarquent, qui dénotent par leur parcours atypiques. Des mises en scène convoquant la narration, et nous invitant à imaginer les suites des amorces qu’il partage. Et cette créativité, Raphaël Creton la nourrit grâce à une puissante sensibilité. Un panel d’événements, de détails, de figures artistiques qui ne cessent de l’inspirer. Parmi eux ? « La présence de Larry Towell lorsqu’il photographie, la transmutation de mon enfant qui me surprend chaque jour, le mouvement implacable de James Nachtwey, le dessin au trait si maladroit d’Alberto Giacometti, la fragilité du théâtre, la liberté d’un Jack Black écrivain cambrioleur dans Personne ne gagne… », énumère-t-il.

© Raphaël Creton

© Raphaël Creton© Raphaël Creton
© Raphaël Creton© Raphaël Creton

© Raphaël Creton

© Raphaël Creton

Image d’ouverture : © Raphaël Creton

Explorez
Kincső Bede : Déshéritée
© Kincső Bede
Kincső Bede : Déshéritée
Dans son livre Porcelain and Wool, Kincső Bede se réapproprie son identité transverse par des objets, des lieux et des tissus de la...
04 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Mouche Books édite son premier livre photo-poésie Selfportraits
© Lena Kunz
Mouche Books édite son premier livre photo-poésie Selfportraits
La revue Mouche, qui fait dialoguer le 8e art avec la poésie depuis quatre ans, lance sa maison d’édition Mouche Books avec comme premier...
27 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Corps, catch et injonctions : la séance de rattrapage Focus
©Théo Saffroy / Courtesy of Point Éphémère
Corps, catch et injonctions : la séance de rattrapage Focus
Les photographes des épisodes de Focus sélectionnés ici révèlent les corps et dénoncent les injonctions que nous leur collons. Ils et...
26 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
© Naïma Lecomte / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Naïma Lecomte. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste présente Ce qui borde à Planches...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 1er décembre 2025 : surface et profondeur
© Carla Rossi
Les images de la semaine du 1er décembre 2025 : surface et profondeur
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes publiés sur les pages de Fisheye s’intéressent autant à la surface qu’à la...
07 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Dörte Eißfeldt, lauréate du prix Viviane Esders 2025
© Dörte Eißfeldt
Dörte Eißfeldt, lauréate du prix Viviane Esders 2025
Dörte Eißfeldt reçoit le prix Viviane Esders 2025 pour une œuvre qui repousse les frontières du médium, alliant rigueur conceptuelle et...
06 décembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
3 livres à offrir à Noël : réel, fiction et mode
Dior par Yuriko Takagi © Yuriko Takagi
3 livres à offrir à Noël : réel, fiction et mode
Noël approche. À cette occasion, la rédaction de Fisheye vous concocte des sélections de ses livres photo préférés, que vous...
05 décembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Pour Noël, Tendance Floue organise une vente de tirages à moins de 70 euros
© Céline Croze / Tendance Floue
Pour Noël, Tendance Floue organise une vente de tirages à moins de 70 euros
Jusqu’au 10 décembre 2025, les membres de Tendance Floue vous proposent d’acquérir certaines de leurs œuvres grâce à une vente...
04 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet