Nos coups de cœur #404, William Mark Sommer et Fred Murarotto posent sur leur environnement des regards sensibles. L’un retranscrit avec adresse sa mélancolie, et l’autre parvient à souligner son caractère insolite.
William Mark Sommer
« Mon approche est post-documentaire et dépend de mon engagement à mon sujet. Lorsque je photographie, je raconte l’histoire de la nature humaine, de la préservation, de l’empathie et du temps. J’entends approfondir ma compréhension de nos actions et la manière dont elles influencent notre environnement »
, raconte William Mark Sommer. Diplômé de l’Université d’Arizona, l’auteur poursuit, depuis quinze ans, une œuvre inspirée par la vie dans les petites villes américaines, par les longues routes qui serpentent son pays d’origine, et par la mélancolie qui les accompagne. Monochrome graphique, The Loneliest Highway prend justement racine dans ce sentiment. « Ce projet est né de ma propre sensation d’isolation durant le confinement de 2020. Dès que j’ai pu à nouveau sortir de chez moi, j’ai pris ma voiture pour me couper du monde, pour fuir le stress et retrouver un certain soulagement. À travers cette solitude, j’ai vécu un moment cathartique, puissant », confie le photographe. Aux différents croisements de la Lincoln Highway, William Mark Sommer compose alors un récit sensible, aux multiples thématiques. Parmi elles, sa relation à la Californie, mais aussi l’importance de la mémoire et du temps qui passe, l’histoire qui forme notre monde, et les liens familiaux qui le font tenir debout. Une histoire intemporelle contée ici avec une grande justesse.
© William Mark Sommer
Fred Murarotto
Journaliste, réalisateur et photographe, Frédéric Murarotto a quitté sa région Rhône-Alpes natale pour s’établir dans la capitale française. « Adolescent, j’étais un vrai amoureux de la photographie. Je développais, avec un agrandisseur planqué dans ma chambre, mes propres images. Les gens, mes proches et les scènes de la vie quotidienne étaient mes principales sources d’inspiration », se souvient-il. Et s’il travaille aujourd’hui avec la vidéo, le 8e art demeure une passion qu’il ne cesse de cultiver. Fasciné par le cinéma, l’artiste aime imaginer des récits, des bribes de contes et des fragments-clés, qui nous poussent à imaginer une suite éventuelle à ses introductions visuelles. « Parmi mes influences, on compte notamment Peter Lindbergh, René Groebli, ou encore Martin Parr… », ajoute-t-il. Picturales et drôles, artistiques et burlesques, ses images croisent lumières chaudes et scènes insolites pour nous happer dans un monde délirant. Aux frontières de l’ordinaire et de la poésie, Frédéric Murarotto encapsule des scènes de vie, cadre des portraits spontanés afin de partager sa vision de son environnement. Une collection d’images fortes et pétillantes, aux lumières chaudes et à l’éclat humoristique charmant.
© Fred Murarotto
Image d’ouverture : © Fred Murarotto