Les coups de cœur #445

12 juin 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Les coups de cœur #445

Cette semaine, Pauline Gallot et Georgia Ponirakou, nos coups de cœur #445, creusent dans leurs souvenirs pour créer des archives visuelles du quotidien. Pour l’une, c’est en s’évadant vers d’autres horizons qu’elle se retrouve. Pour la seconde, c’est avec ses proches que les possibles s’ouvrent.

Pauline Gallot

« J’ai toujours eu conscience du temps qui passe et de la nécessité de ne jamais tenir les autres et les instants d’existence pour acquis. Besoin de garder des moments de vie afin de les transformer en souvenirs et histoires intemporels », confie Pauline Gallot. Pour la designer et artiste originaire de Lyon, installée dorénavant à Sydney en Australie, c’est dans le voyage que sa passion pour la photographie a grandi. Visitant les capitales du monde, lâchant prise sur les côtes atlantiques de France, se défoulant dans les fêtes sans fin entre ami·es, elle s’émancipe et capture ce qui passe. « Le souvenir prend tout son sens dans ma photographie, j’ai besoin d’enregistrer ou d’immortaliser au quotidien des scènes pour être sûre de me rappeler de la « couleur » ambiante de ce que j’expérimente. Je suis amoureuse du moment présent et des mémoires qu’il peut engendrer. Je crois que l’utilisation presque systématique de l’argentique ajoute une dimension à cette idée d’éphémère et d’authenticité. J’associe volontiers mon travail à des accidents visuels. » Attrapant ces instants de bonheurs fragiles en plein vol, elle les fait perdurer en dehors du cadre, et diffuse sur la durée la joie d’un moment révolu.

© Pauline Gallot© Pauline Gallot
© Pauline Gallot© Pauline Gallot
© Pauline Gallot© Pauline Gallot

© Pauline Gallot

Georgia Ponirakou

Chez l’artiste plasticienne, performeuse et poète Georgia Ponirakou, la photographie protège du monde, tel un espace rassurant pour se délester du tumulte journalier. C’est en intégrant un club culturel à la fac que tout a commencé. Pellicule noir et blanc, tirages à la chambre noire et les rues d’Athènes comme modèle. « J’adore voir quand les personnes essaient d’être ce qu’iels ne sont pas, de jouer un autre personnage, de nouvelles mimiques, lorsque je m’apprête à faire un portrait d’elleux. Mais d’une manière ou d’une autre, je parviens à changer cela et à mettre leur vérité – et par la même occasion, la mienne — en lumière », explique-t-elle. Fouillant dans les bons ou mauvais romans, les vers de poésie, les paroles d’une chanson, les voyages ou encore dans son quotidien de mère, Georgia Ponirakou puise son inspiration partout où son « subconscient l’attire ». Chaussettes trouées, verres brisés, tâche de sang et bobos aussi vite soignés par une douce étreinte maternelle… L’élan vital qu’infusent les images de l’artiste nous plonge dans ce qui la touche et la mue au plus profond d’elle-même. « Cela ne m’arrive plus très souvent d’être nostalgique. Mais je chéris mes souvenirs d’enfance et conserve tout ce qui peut être considéré comme des archives. Je collectionne également de vieilles photos et lettres trouvées », comme pour retomber dessus les jours de pluie…

© Georgia Ponikarou© Georgia Ponikarou
© Georgia Ponikarou© Georgia Ponikarou
© Georgia Ponikarou© Georgia Ponikarou

© Georgia Ponikarou

Image d’ouverture © Georgia Ponirakou

Explorez
Loose Fist : une cartographie de la masculinité par Arhant Shrestha
Adarsh © Arhant Shrestha
Loose Fist : une cartographie de la masculinité par Arhant Shrestha
À la librairie 7L, le photographe népalais Arhant Shrestha présente Loose Fist, livre et exposition issus d’un long travail de...
18 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
5 coups de cœur qui sondent la mémoire
© Madalena Georgatou
5 coups de cœur qui sondent la mémoire
Tous les lundis, nous partageons les projets de deux photographes qui ont retenu notre attention dans nos coups de cœur. Cette semaine...
17 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #532 : dans les méandres de la mémoire
© celluloidjournal / Instagram
La sélection Instagram #532 : dans les méandres de la mémoire
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine sondent les mystères de la mémoire. Ils et elles exhument les souvenirs qui...
11 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #565 : Jeanne Narquin et Émilie Brécard
© Jeanne Narquin
Les coups de cœur #565 : Jeanne Narquin et Émilie Brécard
Jeanne Narquin et Émilie Brécard, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent toutes les deux à la féminité. La première photographie...
10 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
I Saw a Tree Bearing Stones in Place of Apples and Pears © Emilia Martin
Les images de la semaine du 17 novembre 2025 : portraits du passé et du présent
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les photographes de Fisheye dépeignent différentes réalités. Certains puisent leur inspiration...
23 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Sandra Eleta
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
22 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La Galerie Carole Lambert réenchante l'œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Petit cheval de Quito © Archivo Manuel Álvarez Bravo
La Galerie Carole Lambert réenchante l’œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Jusqu'au 18 décembre 2025, la Galerie Carole Lambert devient l’écueil des 40 tirages d’exception du photographe mexicain Manuel Álvarez...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
I saw a tree bearing stones in place of apples and pears © Emilia Martin
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
Dans son livre I Saw a Tree Bearing Stones in the Place of Apples and Pears, publié chez Yogurt Editions, Emilia Martin s’intéresse au...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger