Clara Vincent et Francesco Freddo, nous coups de cœur de la semaine, se sont tous·tes les deux plongé·es dans le médium photographique grâce à leurs aïeux·les. Chacun·e expérimente l’image en dehors des carcans techniques et stylistiques. La première met en lumière des objets de manière créative et le second compose un journal intime des histoires humaines de l’Italie du Sud.
Clara Vincent (Clarangele)
Clara Vincent – Clarangele, de son nom d’artiste – est étudiante en design de produit, mais depuis son jeune âge, elle explore le médium photographique, une pratique insufflée par ses parents. « Contrairement à ma vision naturelle, celle que me donnent mes yeux, l’appareil m’imposait un champ réduit. J’ai alors commencé à réfléchir à ce que je voulais montrer, comment je souhaitais composer mes images », raconte-t-elle. Puisant son inspiration dans ses études, elle constitue des natures mortes visuellement puissantes par leurs couleurs et leurs textures. « Je continue de repousser les limites de ma créativité, cherchant systématiquement de nouvelles façons de capturer le monde qui m’entoure. J’aspire à apporter un regard différent sur ce qui nous semble banal. J’y trouve toujours une personnalité, une histoire, une beauté », soutient l’autrice. Par des expérimentations, des essais et à petite échelle, elle saisit des plantes, des objets du quotidien qui, par leur transparence ou leur forme, l’interpelle. Un filet de citron couleur soleil, un pistolet à eau, un briquet aux allures de boîtier d’appareil photo. Puis, dans des mises en scène réfléchies, conçues dans son environnement proche, Clarangele les sublime. « J’aime l’idée que la photographie fige des instants. Je veux inviter le ou la spectateur·ice à redécouvrir les choses de notre monde sous un nouvel angle », conclut-elle.
Francesco Freddo
« Ma photographie est profondément ancrée dans les racines et la culture d’Italie du Sud », soutient Francesco Freddo, qui est originaire de cette région. L’artiste découvre le médium par le biais de son défunt grand-père. « C’est un personnage que je n’ai jamais eu le plaisir de rencontrer, mais qui m’a laissé un héritage précieux : un appareil photo », ajoute-t-il. Trouvant l’objet, accompagné d’albums photo qui dévoilaient son parcours de vie, il décide de se l’approprier et de commencer son aventure visuelle. Il s’affranchit des règles techniques et stylistiques et cherche à saisir une réalité tangible et la vie quotidienne. Des visages, des mains aux rides délicates et des paysages environnants pris au flash jalonnent sa galerie d’images. « J’aime raconter l’histoire des gens, capturer leurs expressions, leurs moments intimes, leurs rêves cachés qui émergent dans les détails les plus simples », énonce l’auteur. Se révèlent alors à lui des fenêtres vers différents univers qui ensemble constituent un patchwork de nuances et de traditions de sa terre natale, longtemps restées invisibles au reste du monde.