Les coups de cœurs #367

13 décembre 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœurs #367

À travers des œuvres cinématographiques ou des scènes figées au flash, Deftom et Bambi, nos coups de cœur #367 développent tous deux une esthétique atypique, inspirée notamment par le féminisme.

Deftom

« J’ai une approche très sérieuse de la photographie, pourtant le dispositif que je mets en place pour réaliser une série est intimement lié à l’amusement. C’est un pur jeu pour moi. Je dirais que j’ai une approche fictionnelle du médium. Je ne me pose pas en tant que témoin de quoi que ce soit – ce qui ne m’empêche pas de traiter certains sujets sociétaux qui me touchent

 », déclare Deftom, 36 ans. D’abord réalisateur, l’artiste s’est tourné vers l’image en autodidacte, il y a quatre ans. Un coup de foudre qui le pousse à multiplier les projets. Ses thèmes de prédilection ? « Le cinéma et les femmes ». Fasciné par les affiches de film, les beaux portraits d’acteurs et d’actrices, l’auteur aime placer ses modèles à la place des vedettes, et révéler, grâce aux portraits, leur puissance. « J’aime aussi explorer les failles et les nuances humaines. J’ai une véritable considération féministe dans mon point de vue. J’essaie de comprendre et d’adopter le female gaze, théorisé assez récemment. Je le trouve bien plus intéressant que le regard masculin, trop majoritairement représenté », poursuit-il. Expérimentations colorées, double exposition, déformation des visages… À travers ses expériences photographiques, Deftom s’attache à créer des visions fortes, qui impactent le regardeur et laissent une trace indélébile.

© Deftom© Deftom

© Deftom© Deftom

© Deftom© Deftom

© Deftom

Bambi

Artiste pluridisciplinaire, Élodie Tann, alias Bambi s’est tournée vers la photographie à l’adolescence, pour capturer – et faire durer – des moments. « C’était pour moi une manière de me souvenir, de faire un journal d’instants, sans trop le conscientiser. Je ne suis pas douée avec les mots, c’est plus doux de montrer mon intérieur ainsi », confie-t-elle. Depuis, elle développe des œuvres atypiques, où se croisent gore et poésie, brutalité et tendresse. « Je flirte avec l’inutile, le ludique. Je questionne le laid et embrasse le vulgaire », ajoute-t-elle. C’est à coup de flashs qu’elle parvient à interroger les normes et les codes du beau. « Ce n’est pas du trash pour du trash ! avertit-elle. C’est plutôt une manière d’extraire une certaine forme de beauté, qui n’est pas flagrante pour tout le monde. Il faut aller la chercher ! Face à un beau paysage, un coucher de soleil, je m’ennuie : cela n’a pas d’intérêt sauf si je le vis en vrai. » Et, parmi les notions qu’elle aime questionner, Bambi s’intéresse également au féminisme, et au genre. « Ce qui me tient à cœur ? Que l’on puisse disposer de son corps comme on l’entend », précise-t-elle. Dans les scènes insolites qui composent ses images, Bambi distille ainsi humour, mystère et engagement. Une collection de clichés où se croisent, dans un joyeux désordre, une curiosité malsaine et une envie de liberté.

© Bambi© Bambi

© Bambi

© Bambi© Bambi

© Bambi

© Bambi

Image d’ouverture : © Bambi

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