À l’occasion de son dixième anniversaire, Fisheye sélectionne les couvertures qui ont marqué son histoire. 60 parutions plus tard, notre magazine a partagé des milliers d’images et permis de belles découvertes. La rétrospective s’achève avec le numéro 48 qui présentait notre refonte inédite. Pour cette édition symbolique, le photographe vietnamien Chiron Duong dévoilait un visuel saisissant.
En 2023, Fisheye fête sa première décennie d’existence. Dix années de photographie contemporaine, de décryptages, de découvertes de jeunes talents, de rencontres et d’expériences. Avec un brin de nostalgie et beaucoup d’euphorie, Fisheye revient pour ses lecteurices, qu’iels soient ancien·nes ou nouveau·elles, sur les couvertures marquantes de ces 60 publications. Après le cliché emblématique de Théo Gosselin, les illustrations d’Anthony Pastor, le portrait noir et blanc de Delphine Diallo, et la mise en scène corporelle de Charlotte Abramow, nous vous re-présentons une publication d’anthologie dans l’histoire de Fisheye : le numéro 48, paru en juillet 2021 correspondant au premier numéro d’une refonte historique. Réalisée par Chiron Duong, la couverture donne à voir un cocktail de couleurs chatoyantes s’entrechoquant dans des mouvements vaporeux.
« À tout juste 25 ans, le Vietnamien Chiron Duong incarne pleinement la créativité d’une nouvelle génération de photographes contemporains. S’inspirant des cultures traditionnelles de son pays, il développe un langage associant vêtements, nature et fleurs », déclarait Éric Karsenty, rédacteur en chef dans la rubrique Les dessous de la couv de cette publication. Lauréat du Prix Picto de la mode en 2020, le photographe représente pour la rédaction le profil artistique idéal pour illustrer l’idée de « renaissance » du magazine. Dans l’édito, le fondateur Benoît Baume expliquait : « Ce n’est ni notre 50e numéro, ni notre 10e anniversaire, ni une date remarquable, juste le bon moment de se remettre en question et de proposer une nouvelle formule en phase avec vos attentes et avec notre vision. » Bien plus qu’une impression visuelle, cette image de Chiron Duong s’appuie sur de nombreuses techniques et thématiques liées à la vie des Asiatiques.
Que devient Chiron Duong ?
« Je me souviens que c’était une période particulièrement difficile à cause de la covid. Le fait de figurer sur la couverture de Fisheye signifiait beaucoup pour moi. C’était un réel signe d’espoir. J’ai commencé la photo en doutant de moi-même. Cette opportunité m’a donné plus de confiance », explique l’artiste. Depuis, Chiron Duong a décidé de faire de la photographie son métier principal et de s’y consacrer à plein temps. Son travail remarquable ne cesse d’être récompensé. Lauréat du Prix American Vintage au festival de Hyères en 2022, il a également été primé par le PhotoVogue Festival la même année. Absolument envoûtée par son univers, la Fisheye Gallery lui a accordé une délicate exposition, Symbols: A crossroad of Colours, le mois dernier. Ses œuvres poétiques ont aussi habillé le métro parisien en février 2023 et son œil aiguisé a été précieux lors des délibérations du Prix Fisheye. « Après avoir été membre de ce jury, j’ai eu beaucoup d’inspiration pour d’autres types de créations. Je travaille maintenant sur d’autres projets pour apprendre à me connaître et à me dépasser », conclut-il.