
Dans les images de Dolorès Marat, les jours et les nuits s’étirent dans une quiétude absolue. Le silence règne, le réel se brouille, comme pour nous signaler un départ vers l’imaginaire. Armée de son Leica, la photographe installée en Provence capture à l’instinct. Dans la pénombre d’un cinéma, le calme inquiétant d’une station de métro déserte, face à un arbre centenaire ou sous le ciel étoilé, elle fige des instants de grâce, des fragments de rêves échappés de nos esprits. Sans jamais recadrer ni retoucher ses clichés, elle revendique une œuvre à la poésie brute, où les silhouettes se font anonymes, les paysages grandioses, les récits multiples. Comme une invitation à franchir le seuil de l’inconscient d’autrui, à admirer la magnificence de la nature et des créations humaines. Les vagues à l’écume brillante, les pyramides en ombre chinoise, la force calme d’un taureau endormi, le corps virevoltant d’un voltigeur… Autant d’amorces d’histoires, d’illusions fulgurantes qui nous happent et nous invitent à ouvrir notre champ des possibles. Une plongée hypnotique à (re)vivre à la Croisière, aux Rencontres d’Arles.









