Gus Van Sant est avant tout connu pour son travail de réalisateur. L’exposition qui lui est consacrée à la Cinémathèque française jusqu’au 31 juillet prouve qu’il est aussi un artiste pluridisciplinaire. Dès la première salle, la photo est mise à l’honneur. Dans tous les domaines, le réel est son instrument : ses seize longs-métrages s’inspirent de faits divers, et les Polaroids présentés à l’entrée de l’exposition étaient, à l’origine, de simples outils.
« Dans les années 1980, j’avais l’habitude de prendre des photos de tous les comédiens qui passaient des castings pour mes films afin de me rappeler d’eux », a-t-il confié à la presse lors du vernissage. Avec le temps, ces milliers d’instantanés sont devenus une œuvre à part entière. Autre point commun entre ses photos et ses films : le collage. La série Cut-ups, réalisée à partir d’agrandissements de vieux Polas, reconstruit des personnages d’une manière mystérieuse défiant les codes du portrait. De la même manière, ses scénarios ne sont jamais linéaires : Gus Van Sant joue avec la temporalité et la déconstruit, notamment dans Elephant (2003).
Dans les autres salles, on découvre des extraits de ses films, des schémas, des croquis, des aquarelles et de la musique… L’ensemble de la collection est à retrouver dans le catalogue Gus Van Sant / Icônes, publié aux éditions Actes Sud. Nous pensions visiter la rétrospective d’un réalisateur, le cinéma apparaît finalement comme un prétexte à la découverte du reste de ses œuvres. Inattendu.
Texte par Alissa Genevois et Hélène Rocco
Jusqu’au 31 juillet 2016,
Cinémathèque française,
51, rue de Bercy 75012 Paris,
www.cinematheque.fr