Kiana Hayeri et Valentin Goppel viennent d’être désignés lauréats du Prix Leica Oskar Barnack ! Un prix soulignant la qualité de leurs travaux respectifs sur les femmes afghanes sous le régime taliban et sur la jeunesse durant la pandémie.
Le prestigieux prix Leica Oskar Barnack, qui fêtait sa 42e édition, a dévoilé ses deux lauréats pour l’année 2022 : Kiana Hayeri et Valentin Goppel. Ils ont été désignés par les cinq membres du jury, parmi lesquels Natalia Jiménez-Stuard, rédactrice en chef photo du Washington Post et Azu Nwagbogu, fondateur et directeur du LagosPhoto Festival. Les résultats ont été annoncés lors d’une cérémonie le 20 octobre dans le quartier général de Leica à Wetzlar en Allemagne. Lauréate du grand prix, Kiana Hayeri remporte 40 000 euros et du matériel photo Leica pour une valeur de 10 000 euros. Valentin Goppel, lauréat du prix Newcomer, repart quant à lui avec 10 000 euros et un Leica Q2.
Des séries représentatives d’une époque incertaine
Photographe irano-canadienne, Kiana Hayeri, dont le travail photographique se concentre sur les migrations, l’identité et la sexualité dans les sociétés confrontées aux conflits, a été primée pour sa série Promises Written on the Ice, Left in the Sun. Installée depuis sept ans en Afghanistan, elle a consacré son projet aux conditions de vie des femmes après le retour des Talibans, « ces mêmes femmes qui ont été au centre de l’effort de guerre pour les libérer après l’invasion américaine. Aujourd’hui, beaucoup d’entre elles ont le sentiment d’avoir été abandonnées », déclare-t-elle.
Avec Between the Years, le photographe allemand Valentin Goppel, âgé de seulement 22 ans, a quant à lui souhaité explorer l’impact de la pandémie sur sa propre génération – celle des jeunes adultes ayant encore tout à construire. Le jeune artiste a su capturer avec justesse l’insécurité, la solitude et l’abandon de projets, venu·es marquer une rupture brutale pour la jeunesse : « la pandémie était une situation exceptionnelle pour chacun de nous. Tout d’un coup, nous combattions des démons que les distractions ordinaires contenaient jusque-là », précise-t-il. Ces deux séries, représentatives d’une époque incertaine, auront droit à leur exposition au musée Ernst Leitz de Weztlar jusqu’en janvier 2023. Elles seront accompagnées des projets photographiques des finalistes.
© Kiana Hayeri
© Kiana Hayeri
© Valentin Goppel
© Valentin Goppel