Fisheye affiche cette année encore son engagement pour les thématiques environnementales. En témoigne la 4e édition du partenariat avec le festival de La Gacilly, dont le thème « Nouvelles frontières » a attiré plus de trois cents candidats. Focus sur l’un des trois lauréats : Charles Delcourt. Son travail est à découvrir à Arles, à la Fisheye Gallery / Le Magasin de Jouets jusqu’au 31 août.
En 1997, les habitants d’Eigg ont réussi à devenir propriétaires de leur île. Lassés par la négligence des landlords (grands propriétaires terriens), les insulaires ont repris en main le destin de ce bout de terre situé en Écosse, dans la mer des Hébrides. « Ils ont ensuite chassé les élus et les policiers, et ont installé une autogestion citoyenne », explique Charles Delcourt, 42 ans. Architecte paysagiste de formation, le photographe est tombé amoureux de l’Écosse, où il a vécu quelques années. « Je cherchais un sujet intelligent, et j’ai entendu parler de cette île par hasard, dans un restaurant », se souvient-il. Après sept séjours sur place, il a obtenu un statut particulier : « J’étais bien intégré dans la communauté. Je bricolais à leurs côtés, je pêchais, et j’ai appris à tondre des moutons. Aujourd’hui, ils me prêtent leur maison quand ils partent en vacances. » Ramassage des ordures, vannerie, traiteurs bio, brasserie, ou encore équipements touristiques… de nombreuses activités du continent se retrouvent sur la petite île. Tous les habitants entretiennent un lien particulier avec l’environnement. En 2008, Eigg est devenue autonome en combinant énergie solaire, éolienne et hydraulique. Outre l’organisation quotidienne de la communauté, Charles Delcourt a documenté l’ambiance magique de cet endroit dans sa série Isle of Eigg, un projet soutenu par le Centre national des arts plastiques et la Région Hauts-de-France.
© Nina Peyrachon
© Charles Delcourt