Le 5 novembre à 19h30, au cœur de l’Entrepôt, niché dans le 14e arrondissement parisien, le festival Les Nuits Photo a révélé les lauréat·es de ses nombreux prix 2023. Une collection de films photographiques marquée par la créativité sans borne de leurs créateurices.
Dédié au film photographique, le festival Les Nuits Photo a clôturé, ce dimanche 5 novembre, sa troisième édition, après un week-end bien rempli de projections, performances, tables rondes, lectures et ateliers. Une soirée d’adieu marquée par la remise des différents prix organisés par l’événement. Écriture documentaire, immersion auditive, montage, singularité… Le palmarès 2023 révèle la diversité de ce médium à part. Une sélection proposant des immersions dans des récits fascinants ou détonnants.
Lauréates des Prix du Meilleur Montage et de La Cassette, soulignant la qualité des créations sonores, Clémence Fermé et Céline Lemaître présentent Tant qu’il le faudra. Une œuvre transcendée par « sa radicalité », comme le soulignent ses créatrices. Bruits de foule, flous artistiques et engagés, mélodies sourdes… Au cœur de la vidéo, la rage de vivre et de se battre transparaît avec brio. Les filles du Khat, réalisé par Marion Péhée remporte quant à lui le Prix Diapéro du meilleur film photographique documentaire. Une plongée dans le quotidien de ces businesswomen qui vendent aux hommes – devenus accros – ces feuilles au goût amer libérant des principes actifs semblables à ceux des amphétamines.
Un univers sombre, onirique, où se croisent les fantômes d’une culture disparue, où les morts et les vivants s’effleurent sans vraiment le savoir, un récit porté par une voix mystérieuse, déclamant une prose poétique en espagnol… Aussi hypnotique que somptueux, Mala Madre de Céline Croze a su conquérir le cœur des visiteurices des Nuits Photo et remporte le Prix du public. Pour They forgot to treat us, un projet au long cours faisant le portrait d’Adela Jušic, Jeanne Frank reçoit le coup de cœur du jury. Elle y révèle une artiste au quotidien façonné par ses addictions, conséquences de son traumatisme lié à la guerre de 1992-1995 en Bosnie-Herzégovine. Une collaboration touchante entre deux créatrices, saluée à sa juste valeur. Enfin, c’est Lionel Molina et son Unframed, une création dynamique construite sur un rythme effréné qui remporte le Grand Prix LNP. Brut, viscéral et résolument queer, le projet convoque un désir de liberté contagieux défilant au tempo des stroboscopes.