Silhouettes fantomatiques, pairs d’yeux démultipliées, décors tamisés… Les créations de Shaoqi Hu évoquent l’atmosphère sombre et hallucinatoire des films de David Lynch. Plongée dans une obscurité perpétuelle, la photographe d’origine chinoise se met en scène, expérimente, et donne vie aux mirages de ses cauchemars. « Je rêve beaucoup, certains songes sont paisibles, d’autres, terrifiants, d’autres encore insensés. J’ai besoin de donner à mes images une dimension sensuelle, surréaliste, effrayante pour parvenir à les ressentir profondément », confie-t-elle. Diagnostiquée bipolaire à l’âge de 20 ans, l’artiste fait du 8e art son terrain d’expérimentations, son outil pour déchiffrer – et élucider – sa propre psyché. Influencée par les écrits de Fiodor Dostoïevski, et les œuvres de Frida Kahlo, de Man Ray ou de Georgia O’Keeffe, Shaoqi Hu capture de menaçants fantasmes et fait chavirer ses rêveries dans l’espace rassurant de son quotidien.
© Shaoqi Hu