Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité de la semaine. La photographe Ysabel Rossi imagine un monde fantastique inspiré par les joies et les douleurs qui traversent notre existence.
« Le confinement nous a donné deux façons d’envisager notre existence : soit à travers un filtre révélant sa beauté et sa simplicité, soit en nous emprisonnant dans le présent. J’ai décidé de profiter de ce temps qui nous est donné pour me plonger dans la magie de notre existence »
, raconte Ysabel Rossi. Originaire de Lima, la photographe a déménagé en Floride il y a cinq ans, et y étudie la publicité. Sur son temps libre, elle capture les gens, les lieux, les scènes ordinaires pour en faire des œuvres fantastiques. « J’adore me poser, attendre l’instant parfait dans un coin, afin de le figer pour l’éternité », précise-t-elle. Inspirée par le travail de Frida Kahlo qui symbolise pour elle « l’expression véritable », elle ne cesse d’« attraper sa réalité pour l’offrir du monde ».
Danser au rythme des peines
Dans les images d’Ysabel Rossi, les arbres et les routent se dédoublent, le soleil brille d’un halo surnaturel et les nuits transforment notre monde en un territoire imaginaire. Adepte de Photoshop, l’artiste retouche chaque image pour en révéler l’émotion. « C’est un outil d’exploration. Il me permet de terminer mes poèmes visuels. Il est tout aussi important que mon boîtier », confie-t-elle.
Ce sont les récits qui l’intéressent. Les contes mystérieux qui invitent le lecteur à participer, tout comme le narrateur, aux aventures qu’on lui propose. Sans développer de thèmes particuliers, l’auteure dévoile son décor avec minutie. « Un univers aux tons subtils, influencé par mon désir d’introspection, les environnements tropicaux et l’exaltation des fêtes », explique-t-elle. Fière de ses racines – péruviennes et italiennes – la photographe se décrit comme une « grande romantique », qui dance au rythme des peines, des joies, des rencontres et des connexions. Désert, son univers visuel ne semble qu’attendre des protagonistes, prêts à se mouvoir, à s’oublier, à rentrer en transe, au son de mélodies rythmées. « De l’engouement innocent à la poésie des chagrins d’amour », conclut-elle.
© Ysabel Rossi