Les étudiants en photographie de l’Université de Middlesex ont conçu, durant le confinement, Lucid. Une exposition numérique invitant le public à se frayer un chemin au cœur des projets de la nouvelle génération d’auteurs.
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Lucid a été conçue pour regrouper une collection des différents travaux que nous avons réalisé durant notre dernière année à l’université de Middlesex. Si nous devions originellement exposer à la Truman Brewery, à Brick Lane, l’arrivée du Covid-19 a bouleversé nos plans », racontent les étudiants en photographie de l’université britannique. En plein confinement, la quarantaine de jeunes artistes a œuvré sans relâche pour trouver une solution.
Ainsi est née Lucid, une exposition virtuelle collective, proposant une promenade numérique aux visiteurs. L’objectif ? Leur permettre d’observer les œuvres au plus près, depuis leurs écrans. « Nous avons passé cinq semaines à développer la simulation, avec l’aide du designer graphique Fabio Comparotto, avant de l’inaugurer, précisent les photographes. Nous avons, en parallèle, filmé des interviews entre plusieurs élèves afin de présenter les différents projets. Ces vidéos sont disponibles sur notre compte Instagram @lucid_mdx – une manière inédite de communiquer avec le public. » Au cœur de l’événement, chacun est libre de voguer à sa guise, de tracer son propre chemin à travers les nombreuses œuvres présentées. Une manière originale d’explorer les différentes thématiques abordées par les étudiants.
© à g. Ben Holman, à d. Marius Pilipas
Une nouvelle génération d’auteurs
« Nous n’avons pas souhaité imposer de thème à cette exposition. Pourtant, des sujets se croisent et se répondent : les notions d’intimité, de voyage, et d’unité transparaissent dans de nombreux travaux »
, confient-ils. Trouvant l’inspiration dans leur propre expérience, leur environnement, ou même l’actualité, les jeunes auteurs multiplient les esthétiques et les expérimentations. Francesca Biondani se tourne vers l’abstrait pour documenter les stigmas associés aux victimes d’abus sexuel. Ses mises en scène symboliques évoquent ses propres traumatismes, et sa résilience. Photographe de mode, Andrew Quinn s’intéresse quant à lui à la notion de masculinité. À travers ses mises en scène contemporaine, il invite le public à embrasser une manière de vivre plus « fluide » et à s’affranchir des normes de genres.
C’est en Bulgarie, à Devnya, une région connue pour avoir, durant le régime communiste, développé une « vallée chimique », que s’est rendue Teodora Georgieva. Aujourd’hui, le territoire porte les traces de l’industrialisation intense, et ne peut se débarrasser de sa pollution. Erika Gabalyte, enfin, signe From 1 to 7, le portrait anonyme d’une personne vivant illégalement au Royaume-Uni. À travers différents objets, et sans jamais révéler son visage, l’artiste met en image ses doutes, sa peur, son isolation, mais aussi sa force et ses émotions. Documentaires, urbains, intimes ou plus expérimentaux, les projets des étudiants de Middlesex témoignent de la fabuleuse créativité d’une nouvelle génération d’auteurs.
Retrouvez l’exposition Lucid par ici.
© à g. Francesca Biondani, à d. Erika Gabalyte
© Daniel Coen
© à g. James Thorn, à d. Tia Keech McLeish
© Jessica Harvey
© à g. Teodora Georgieva, à d. Hana Holliday
© Anja Probst
© à g. Alisha Dar, à d. Andrew Quinn
Image d’ouverture: © Marius Pilipas