« Lucid » : parcours immersif au sein de la jeune création

14 août 2020   •  
Écrit par Lou Tsatsas
« Lucid » : parcours immersif au sein de la jeune création

Les étudiants en photographie de l’Université de Middlesex ont conçu, durant le confinement, Lucid. Une exposition numérique invitant le public à se frayer un chemin au cœur des projets de la nouvelle génération d’auteurs.

«

 Lucid a été conçue pour regrouper une collection des différents travaux que nous avons réalisé durant notre dernière année à l’université de Middlesex. Si nous devions originellement exposer à la Truman Brewery, à Brick Lane, l’arrivée du Covid-19 a bouleversé nos plans », racontent les étudiants en photographie de l’université britannique. En plein confinement, la quarantaine de jeunes artistes a œuvré sans relâche pour trouver une solution.

Ainsi est née Lucid, une exposition virtuelle collective, proposant une promenade numérique aux visiteurs. L’objectif ? Leur permettre d’observer les œuvres au plus près, depuis leurs écrans. « Nous avons passé cinq semaines à développer la simulation, avec l’aide du designer graphique Fabio Comparotto, avant de l’inaugurer, précisent les photographes. Nous avons, en parallèle, filmé des interviews entre plusieurs élèves afin de présenter les différents projets. Ces vidéos sont disponibles sur notre compte Instagram @lucid_mdx – une manière inédite de communiquer avec le public. » Au cœur de l’événement, chacun est libre de voguer à sa guise, de tracer son propre chemin à travers les nombreuses œuvres présentées. Une manière originale d’explorer les différentes thématiques abordées par les étudiants.

© Ben Holman© Marius Pilipas

© à g. Ben Holman, à d. Marius Pilipas

Une nouvelle génération d’auteurs

« Nous n’avons pas souhaité imposer de thème à cette exposition. Pourtant, des sujets se croisent et se répondent : les notions d’intimité, de voyage, et d’unité transparaissent dans de nombreux travaux »

, confient-ils. Trouvant l’inspiration dans leur propre expérience, leur environnement, ou même l’actualité, les jeunes auteurs multiplient les esthétiques et les expérimentations. Francesca Biondani se tourne vers l’abstrait pour documenter les stigmas associés aux victimes d’abus sexuel. Ses mises en scène symboliques évoquent ses propres traumatismes, et sa résilience. Photographe de mode, Andrew Quinn s’intéresse quant à lui à la notion de masculinité. À travers ses mises en scène contemporaine, il invite le public à embrasser une manière de vivre plus « fluide » et à s’affranchir des normes de genres.

C’est en Bulgarie, à Devnya, une région connue pour avoir, durant le régime communiste, développé une « vallée chimique », que s’est rendue Teodora Georgieva. Aujourd’hui, le territoire porte les traces de l’industrialisation intense, et ne peut se débarrasser de sa pollution. Erika Gabalyte, enfin, signe From 1 to 7, le portrait anonyme d’une personne vivant illégalement au Royaume-Uni. À travers différents objets, et sans jamais révéler son visage, l’artiste met en image ses doutes, sa peur, son isolation, mais aussi sa force et ses émotions. Documentaires, urbains, intimes ou plus expérimentaux, les projets des étudiants de Middlesex témoignent de la fabuleuse créativité d’une nouvelle génération d’auteurs.

 

Retrouvez l’exposition Lucid par ici

© Francesca Biondani© Erika Gabalyte

© à g. Francesca Biondani, à d. Erika Gabalyte

© Daniel Coen

© Daniel Coen

© James Thorn© Tia Keech McLeish

© à g. James Thorn, à d. Tia Keech McLeish

© Jessica Harvey

© Jessica Harvey

© Teodora Georgieva© Hana Holliday

© à g. Teodora Georgieva, à d. Hana Holliday

© Anja Probst

© Anja Probst

© Alisha Dar© Andrew Quinn

© à g. Alisha Dar, à d. Andrew Quinn

Image d’ouverture: © Marius Pilipas

Explorez
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
© Éléa-Jeanne Schmitter
Éléa-Jeanne Schmitter en zone trouble
Die Tore – en allemand, « les portes » – a été publié dans le livre On Death édité par Humble Arts Foundation et Kris Graves Projects...
03 juin 2025   •  
Écrit par Milena III
Les coups de cœur #545 : Rose Guiheux et Maksim Semionov
Melvin and Milan's room, 2024 © Rose Guiheux
Les coups de cœur #545 : Rose Guiheux et Maksim Semionov
Rose Guiheux et Maksim Semionov, nos coups de cœur de la semaine, explorent l’individu dans son rapport à l’autre et à l’espace. Abordant...
02 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
29 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Katrin Koenning et le deuil partagé du vivant
© Katrin Koenning, between the skin and sea / Courtesy of the artist and Chose Commune
Katrin Koenning et le deuil partagé du vivant
Photographe établie en Australie, Katrin Koenning signe between the skin and sea, un livre bouleversant paru chez Chose Commune en 2024....
27 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Nos derniers articles
Voir tous les articles
12 expositions photographiques à découvrir en juin 2025
Vietnam, 1971 © Marie-Laure de Decker
12 expositions photographiques à découvrir en juin 2025
L’arrivée de l'été fait également fleurir de nombreuses expositions. Pour occuper les journées chaleureuses ou les week-ends, entre deux...
05 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La MAZ recompose la map
© Shai Andrade, Omi Ori, 2022
La MAZ recompose la map
Pensée dans la continuité des Rencontres photographiques de Guyane, la Maison de la photographie Guyane-Amazonie (MAZ) ouvrira ses portes...
05 juin 2025   •  
Écrit par Eric Karsenty
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Beat Hotel, 9 rue Gît-le-Coeur, Chambre 41. Thelma Shumsky, scientifique américaine et son amie suédoise Gun, 1957 © Harold Chapman (TopFoto, Roger Viollet)
L’image comme manifeste au Moulin Blanchard
Le Moulin Blanchard rappelle que l’art peut encore être une arme intime et révoltée. Rien d’exhaustif : soixante ans après la Beat...
04 juin 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Les Mesnographies 2025 : la sororité comme cri de ralliement
© Thalía Gochez
Les Mesnographies 2025 : la sororité comme cri de ralliement
Du 7 juin au 14 juillet 2025, le festival Les Mesnographies revient pour une cinquième année dans le parc municipal des Mesnuls. Une...
04 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas