Portraitiste pour de nombreux médias – Le Monde, El País, le New York Times – photographe documentaire et membre de l’agence MYOP, Ed Alcock multiplie les projets et partage son temps entre commandes et projets plus personnels. Qu’il sillonne les routes de son Angleterre natale pour explorer les conséquences du Brexit, ou documente son quotidien confiné en pleine épidémie, le photographe parvient à saisir son environnement avec honnêteté et originalité. « Je ne recherche pas la mise en scène et privilégie les images prises sur le vif. Je suis également influencé par la littérature, en particulier les romans non fictionnels. Les écrivains de ce genre s’inspirent souvent de leur propre vie, en la transformant en quelque chose de plus universel : une approche familière que l’on retrouve dans mes séries », nous confiait-il, lors de l’exposition de son projet Home Sweet Home, au festival Circulation(s) en 2019. Un univers riche, aux nombreuses influences, qu’il nous dévoile aujourd’hui à travers son portrait chinois.
Si tu étais…
Une de tes images ?
Quelle idée terrifiante d’être piégé dans un cadre ou cloué à un mur !
Un shooting rêvé ?
En raison de la crise sanitaire, je n’ai pas pu retourner au Royaume-Uni depuis plus d’un an. C’est frustrant, car j’aimerais conclure mes projets, See EU later et Home, sweet home.
Une anecdote ?
Lors d’une récente conversation avec Emmanuel Macron, celui-ci m’a dit, sur un ton ironique, qu’il n’avait jamais entendu parler du Brexit. Après avoir passé cinq ans à documenter la dérive de mon ancien pays en dehors de l’Europe, j’ai trouvé son commentaire irritant, et en même temps, assez amusant.
Un objet à photographier ?
Les choses qui me rappellent l’enfance, ou l’héritage familial : d’anciennes photos, des albums de famille, des jouets, des cartes dessinées à la main, des journaux intimes, de vieilles lettres d’amour…
Un sujet à explorer ?
Tout ce qui excite, dérange, torture, irrite, amuse…
Un pays ?
Le pays – réel ou imaginaire – auquel nous pensons appartenir. Cette idée est au cœur d’une discussion que j’entretiens depuis dix ans avec le photographe Ulrich Lebeuf, et a donné lieu à une exposition qui sera présentée lors des Promenades de Vendôme à l’été 2021.
Un film ?
Je suis en train de revoir les films d’Abbas Kiarostami en ce moment. J’aime la poésie simple de son travail. C’est fascinant de voir tout ce qu’il peut faire avec si peu.
Un lieu culturel ?
Arles ! Pour ses Rencontres !
Une période historique ?
Maintenant.
Une écriture photographique ?
Tout ce qui peut servir à l’histoire que vous essayez de raconter.
Un penseur et sa citation ?
« Je suis fortement opposé à la mort »
, Woody Allen
Un animal ?
Les loups m’ont toujours fasciné, depuis que je suis petit. Je faisais alors un rêve récurrent : un loup devant la fenêtre de ma chambre. Ce rêve a été le point de départ d’une exposition qui a été présentée initialement au Festival La Gacilly, et qui sera à nouveau exposée au Nouvel Observatoire Photographique du Grand Est en septembre.
Un compte Instagram ?
Je dois avouer que je ne passe pas beaucoup de temps sur cette plateforme… Je trouve dommage de regarder de minuscules photos sur un téléphone alors qu’il y a tellement d’autres façons de profiter de la photographie !
© Ed Alcock / MYOP