Mari Katayama : un corps polymorphe

03 septembre 2021   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Mari Katayama : un corps polymorphe

Du 3 septembre au 24 octobre, le Studio de la MEP accueille Home Again, de Mari Katayama. Une exposition présentant l’œuvre atypique de l’artiste, dont le handicape lui inspire des mises en scène aussi intimistes que surréalistes.

Poupée désarticulée, figure hybride aussi belle qu’insensée, membres isolés, éclairés par une lumière brute… Dans les images de Mari Katayama, le corps devient un terrain d’expérimentation, un moyen de plonger dans l’abstraction. Née avec une maladie rare, l’artiste a dû, à l’âge de neuf ans, choisir d’amputer ses jambes. Une décision qui influence profondément sa démarche créative. Car c’est à travers l’art – la photographie, mais aussi la sculpture, la peinture, la vidéo – que l’autrice parvient à s’exprimer. « Il y a des instants où la création modèle la vie, et d’autres où la vie permet de créer. Les récits et les pensées les plus personnels perdureront et grandiront tant que nous sommes en vie », souligne-t-elle.

Le beau et l’endommagé

Home again

, accrochage exposé au Studio de la Maison européenne de la photographie, s’impose comme une immersion dans un univers à part, entre mise en scène et confession intime. Si Mari Katayama ne perçoit pas son œuvre comme étant profondément personnelle – « mon corps dans mes images ressemble à celui d’un mannequin, je n’ai pas l’impression qu’il révèle quoi que ce soit de moi », confie-t-elle – ses compositions demeurent marquées par son histoire. Rassemblant des clichés réalisés depuis 2009 et sa série In the Water, produite suite à la naissance de sa fille, l’exposition fait dialoguer la singularité de son corps avec le paysage. Sur les rivages, entre coquillages et déchets, elle devient une créature hybride, composée de divers accessoires, appartenant à la fois à notre monde et à l’océan. Et, au cœur de ces mises en scène poétiques, l’artiste interroge en contrepoint notre relation au paysage, notre vision du naturel, de l’artificiel, du beau et de l’endommagé. Une quête philosophique, portée par une prouesse esthétique.

 

© Mari Katayama

 

© Mari Katayama

 

© Mari Katayama

© Mari Katayama

Explorez
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
© Laura Barth / Instagram
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la matérialité de la photographie. Du papier aux émulsions, en passant...
02 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ? © Stan Desjeux
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fury, l'univers « crépusculaire » de Marie Quéau
Sans titre #90, Campus Univers Cascades, 2023, extrait de la série Fury, Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris © Marie Quéau / ADAGP, Paris, 2025
Fury, l’univers « crépusculaire » de Marie Quéau
Jusqu’au 8 février 2026, Marie Quéau, cinquième lauréate du prix Le Bal/ADAGP de la Jeune Création, présente Fury. Dans cette exposition...
29 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Éternel été, mémoire et masculinité : nos coups de cœur photo de novembre 2025
Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor © Laura Lafon
Éternel été, mémoire et masculinité : nos coups de cœur photo de novembre 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
28 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
© Laura Barth / Instagram
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la matérialité de la photographie. Du papier aux émulsions, en passant...
02 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ? © Stan Desjeux
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
© Grant Harder
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
Himanshu Vats et Grant Harder, nos coups de cœur de la semaine, explorent la nature, et les liens qu’elle entretient avec les humains. Le...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les images de la semaine du 24 novembre 2025 : héritage, métamorphose et nature
Anish © Arhant Shrestha
Les images de la semaine du 24 novembre 2025 : héritage, métamorphose et nature
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye vous parlent d’héritage et de métamorphoses, et vous offrent même une autre...
30 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet