Dans l’objectif de Massimiliano Perasso, il y a « la vie en marge, le long des frontières ». Né à Genève, en Italie, ce photographe a étudié l’ingénieurie avant de se dédier entièrement à la photographie – en particulier à une pratique introspective et personnelle. Ses images semblent naître du regard d’un être possédé, et nous emportent dans un vortex d’émotions, fascinant, parfois à la limite de l’angoissant. Après avoir déjà publié plusieurs ouvrages et organisé des expositions, Massimiliano Perasso garde en tête une chose que sa pratique ne doit perdre sous aucun prétexte : la simplicité. En recherche perpétuelle de ses propres vérités par le biais du 8e art, son désir le plus profond, explique-t-il, est de continuer à explorer, encore et encore, une solitude peuplée d’autres solitudes. « Je me plonge dans le monde souterrain de la photographie qui continue à surprendre même les yeux les plus exercés, je me laisse emporter, et tôt ou tard, je trouve toujours quelqu’un ou quelque chose d’intéressant », développe l’auteur. « Chaque fois que je me suis perdu, j’ai toujours trouvé d’autres personnes dans la même situation que moi, confie-t-il. Ces moments sont devenus des instants précieux, faits de silences et de vibrations intimes. » Grâce à ses images, on s’autorise pleinement à être transporté par le sentiment aussi doux qu’amer de la mélancolie. Ces vérités, qui n’arrivent que la nuit, « dans une parenthèse de sérénité, et dans la compagnie de [s]es monstres », peut-on lire sur l’un de ses posts Instagram, Massimiliano Perasso en fait ses propres talismans photographiques. Le médium, moyen d’expression qu’il qualifie d’« instinctif, irrationnel et spontané », devient ainsi pour l’artiste une manière de conserver des souvenirs qui ne pourraient être dits autrement.
Massimiliano Perasso ou les larmes sublimes de la mélancolie
© Massimiliano Perasso
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