Photographe lituanienne « déracinée à Londres », Jonė Reed est l’autrice d’une œuvre somptueuse, toute en teintes verdurées et en nuances grises. Autodidacte, aimant à se qualifier d’amatrice, elle n’a cessé de faire preuve d’une créativité débordante au cours des quinze dernières années. L’artiste partage à foison des photographies de sa fille – des « fenêtres sur l’esprit magique et très complexe d’une adolescente », explique-t-elle – et d’elle-même en majeure partie, ainsi que des natures mortes. Une pratique qui s’inscrit dans la sphère de l’intime, et qui semble répondre à une nostalgie pour le passage des choses de la vie avant même qu’elles soient passées. Éclectique et intuitive, elle affirme être « plus motivée par les émotions et les expériences que par les règles et la perfection ». Et pour cause, qu’il s’agisse du flou d’un corps ou de la profondeur de l’ombre et de la lumière, Jonė Reed a une capacité naturelle à susciter l’émotion avec son travail. L’emploi de techniques variées, manuelles et plus ou moins anciennes, lui permet un jeu permanent entre les esthétiques, sombres et granuleuses, en noir et blanc ou avec une utilisation très sélective de la couleur, lorsque celle-ci est présente. Son œuvre spectaculaire et souvent cinématographique, ne déçoit jamais : l’effet de saturation ne se heurte pas à l’élégance de ses photographies, les jeux d’ombre et de matière ne se répètent pas, et elle excelle à brouiller les lignes entre le surréalisme et sa propre réalité, parfois avec un humour noir caractéristique de son tempérament. Alors qu’elle a l’habitude de publier son travail sur des plateformes en ligne comme Flickr ou Instagram, elle devient rapidement une artiste incontournable, appréciée dans l’univers des beaux-arts pour son goût du mystère, du jeu, de l’intimité – qui lui viennent certainement de son amour pour « l’audace absolue des photographies de Brett Walker et de Lydia Robert », confie-t-elle ou encore « le mysticisme de l’art de Katia Berestova », qu’elle suit dans son sillage. Unique, tendre et doucement provocateur, l’œuvre de Jonė Reed entraîne ses spectateurices dans un voyage poétique et personnel.
Jonė Reed ou l’élégance tortueuse
© Jone Reed
À lire aussi
Artiste-peintre, poétesse, réalisatrice et graphiste autodidacte, Ekaterina Berestova – surnommée Katia – s’est également lancée dans la…
Artiste d’origine britannique, Lydia Roberts vit aujourd’hui dans le sud-ouest de la France, partageant son temps entre l’enseignement de…
Explorez
© Rodolphe de Brabandere
Pour réaliser Mythologie, Rodolphe de Brabandere a sillonné la Belgique afin d'en capturer les nombreuses traditions. Anachronique et...
© Marta Bogdanska
En l’honneur du projet Sorbonne Université Arts Visuels et Expériences Scientifiques croisant expérimentations et photographie jusqu’aux...
© Robin Lopvet
La Quinzaine photographique nantaise revient pour son édition 2024. Cette année, le fil rouge est l’illusion photographique.
© Jule Ehlenz
Dans sa série Playboy series (untilted), Jule Ehlenz s’attaque par le collage à la représentation des femmes...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
© Sina Müehlbauer
Aujourd’hui, plongée dans l’œil de Sina Muehlbauer. Intriguée par le masque métaphorique que l’on présente au monde – pour cacher...
© Rodolphe de Brabandere
Pour réaliser Mythologie, Rodolphe de Brabandere a sillonné la Belgique afin d'en capturer les nombreuses traditions. Anachronique et...
© Anouk Nitsche / Instagram
Cette semaine, à l’occasion des vacances scolaires ou des jours fériés à venir, les photographes de notre sélection Instagram nous...
© Ali Kazma / Courtesy Francesca Minini, Milan
Jusqu’au 19 janvier 2025, la MEP invite son public à découvrir le monde fascinant de la flore au travers de Science/Fiction – Une...