Au nord-ouest du Massif central se trouve une région de basse montagne appelée les Combrailles. Le photographe Tien Tran, 33 ans, en a entendu parler lorsqu’une antenne de Médecins du Monde s’y est implantée. Ce lieu isolé a éveillé sa curiosité et il s’y rendu pour réaliser la série Mémoire des Combrailles, encore en cours, focalisée notamment sur un couple d’agriculteurs. Son travail met en lumière l’isolement de la France rurale.
L’artiste est passé par une association pour entrer en contact avec des agriculteurs. “J’ai déroulé le fil jusqu’à rencontrer des gens qui ont accepté de m’ouvrir leurs portes. Monika et Michel sont des agriculteurs assez isolés et ils m’ont ouverts leur porte très facilement. Mais il y a des réticences, des choses que, comme tout le monde, on ne souhaite pas montrer. Malgré mon insistance parfois.” raconte-t-il à Fisheye.
Tien a photographié leur intérieur, ce qui a effrayé Monika. “En période d’agnelage, l’exploitation a la priorité. Je trouvais intéressant de montrer l’intérieur de son habitation qui reflète la difficulté de cette vie paysanne. Mais elle avait peur que les gens ne comprennent pas et la juge.“
Le photographe tient particulièrement à un portrait de Michel : “Je suis arrivé chez lui et les choses se sont faites assez naturellement. Lorsque je lui ai demandé si je pouvais faire un portrait de lui, il a dit une phrase du genre « Oh ben comme tu veux hein ! ». (…) C’est ultra rafraichissant et j’ai pris ça comme une marque de confiance qu’il m’accordait, même si, je pense plutôt que cela a trait à sa personnalité.”
En parallèle de ce projet, Tien entame une série documentaire sur la future ligne de train à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse pour “documenter ce qui va être détruit au nom de l’emploi et du progrès.” De maisons en maisons, de fermes en fermes, de champs en champs, de forêts en forêts, il suit le tracé de la ligne. “Je verrais ce qui en sort.”
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