« Il y a environ un an, j’ai vécu une période difficile, qui a affecté mon sommeil : je faisais des rêves splendides et terrifiants. J’ai alors commencé à prendre des notes et à les interpréter visuellement. C’était un processus de création très organique », se souvient Nadia Sarwar. La photographe britannique, installée à Los Angeles s’est d’abord tournée vers la photographie pour alimenter son blog. « J’ai vite réalisé que je préférais la liberté de la photographie à l’écriture », confie-t-elle. Créative, l’artiste expérimente de nombreuses techniques : collages manuels et numériques, scanners, manipulations d’images imprimées… À chaque tentative, la photographe tente de représenter les visions fantomatiques présentes dans son esprit. Sombres et mystérieuses, ses créations évoquent le concept de « l’inquiétante étrangeté », popularisé par Sigmund Freud. De nombreux symboles, notamment sacrés, se devinent dans les œuvres de Nadia Sarwar. « J’ai une certaine fascination pour les représentations des figures religieuses », précise-t-elle. Coupés, transformés, ses modèles deviennent des créatures étranges, mi-hommes, mi-chimères. Un travail délicieusement effrayant.
© Nadia Sarwar