Neil Krug x Tame Impala : une fusion solaire 

14 février 2020   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Neil Krug x Tame Impala : une fusion solaire 

Discret depuis cinq ans, le groupe de rock psychédélique Tame Impala sort aujourd’hui son nouvel album The Slow Rush. Le visuel de la pochette dévoile une intrigante maison habitée par des monticules de sable. Mais qui se dissimule derrière cette création ? Lumière sur Neil Krug.

De la composition à la production, en passant par l’enregistrement,  Kevin Parker – le leader de Tame Impala – développe seul ses albums. Et ce, depuis la sortie en 2015 de l’opus Currents, au succès mondial remarquable. Une performance que l’artiste australien poursuit avec The Slow Rush  qu’il enregistre lui-même avec plus de cinquante instruments différents. Égoïste ou virtuose, ce multi-instrumentiste accepte tout de même de se faire épauler par d’autres talents. Notamment pour l’artwork de ses albums. Neil Krug signe la collection artistique de ce quatrième recueil musical.

Lana Del Rey, A$AP Rocky, ou encore The Weeknd… la liste des artistes photographiés par Neil Krug impressionne. Son approche du 8e art ne cesse d’évoluer et d’étonner. « J’essaie de ne pas la définir. Même si je pouvais poser des mots dessus, je ne le ferais pas » confie-t-il. Agile et insatiable, le photographe se décrit comme un scorpion. Ce dernier n’en est pas à sa première réalisation de pochette d’album. Après la cover de Social Cues de Cage The Elephant, il signe aujourd’hui celle de The Slow Rush. Le projet s’élargit même à une série complète de photographies. Une collection faisant du temps une notion incertaine et superflue.

© Neil Krug

© Neil Krug

Une synergie entre deux artistes

La collaboration entre Neil Krug et Tame Impala voit le jour en avril 2019. « Nous nous sommes réunis pour effectuer des photos à l’occasion de son single Borderline. Quelques instants plus tard, après un échange téléphonique, l’idée de The Slow Rush est apparue, explique le photographe. Le projet était dans l’air depuis un certain temps ». Les deux artistes voyagent jusqu’en Namibie, au sein du village fantôme de Kolmanskop. Là-bas, la nature reprend ses droits et le sable envahit les maisons abandonnées. Dans ce lieu désertique, Neil Krug prend son temps, « comme une improvisation de jazz » métaphorise-t-il. En plein désert du Namib, le sentiment de déjà vu submerge l’Américain. « Une route particulière que nous empruntions régulièrement pour nous rendre sur place me semblait très familière. J’ai dû rêver d’un endroit similaire ».

Le titre construit en oxymore – The Slow Rush (La Ruée Lente)– sied à merveille l’univers musical de Kevin Parker et la collection photographique de Neil Krug. Cette osmose ne résulte pas d’un heureux hasard. Le photographe s’assure tout au long de son processus créatif que le musicien valide les compositions. « J’ai insisté pour qu’il soit clair avec moi dans les modifications. Je ne voulais pas créer quelque chose que nous regretterions plus tard ». Le travail pointilleux des deux hommes s’effectue dans une ambiance solaire et détendue. « Nous avons fait les grands montages ensemble dans mon studio, à la maison. C’était un processus ouvert et décontracté. Tout en dégustant du vin rouge, nous réalisions la pochette écarlate de l’album. C’était un bon moment ».

La synergie entre les deux artistes apparaît comme une évidence. Neil Krug rêve désormais de collaborer avec « Daft Punk ou le fantôme de Jimi Hendrix…» En attendant, laissons-nous transporter par cette fusion musicale et photographique.

© Neil Krug© Neil Krug

© Neil Krug

© Neil Krug© Neil Krug

© Neil Krug

Explorez
Les images de la semaine du 7 juillet 2025 : sous le soleil arlésien
The Last Cosmology © Kikuji Kawada
Les images de la semaine du 7 juillet 2025 : sous le soleil arlésien
C’est l’heure du récap ! À l’occasion des Rencontres d’Arles, nous avons sélectionné une série d’expositions, aux sujets et...
13 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Le Brésil au grand angle
De la série Rua Direita, São Paulo, SP, vers 1970. © Claudia Andujar. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Instituto Moreira Salles.
Le Brésil au grand angle
Climat et transition écologique, diversité des sociétés, démocratie et mondialisation équitable… tels sont les trois thèmes de la saison...
10 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
5 coups de cœur qui inspirent les vacances d'été
© Diane Desclaux
5 coups de cœur qui inspirent les vacances d’été
Tous les lundis, nous partageons les projets de deux photographes qui ont retenu notre attention dans nos coups de cœur. Cette semaine...
30 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La FUJIKINA Arles, quand l'art rencontre la technique
© Gregory Halpern / Magnum Photos
La FUJIKINA Arles, quand l’art rencontre la technique
Du 8 au 12 juillet 2025, la FUJIKINA, manifestation mondiale autour de la culture photographique créée par Fujifilm, revient pour une 2e...
24 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Polina Ganz : le rêve comme refuge
© Polina Ganz
Polina Ganz : le rêve comme refuge
La photographe allemande Polina Ganz explore des mondes imaginaires nourris par la culture underground, les visions lynchéennes et le...
Il y a 4 heures   •  
Écrit par Milena III
La sélection Instagram #515 : faire paysage
© Eleonora Busato / Instagram
La sélection Instagram #515 : faire paysage
Comment habitons-nous l’espace ? Quelle place y occupons-nous ? Les artistes de notre sélection Instagram décentrent l’être humain du...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Dans l’œil de Pablo Saavedra de Decker : le bonheur d’être seul dans sa tête
Le général Augusto Pinochet portant le cercueil du gouverneur de la province de Santiago, Carol Urzúa, Santiago, Chili, 31 août 1983 © Marie-Laure de Decker
Dans l’œil de Pablo Saavedra de Decker : le bonheur d’être seul dans sa tête
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Pablo Saavedra de Decker. À l’occasion de la rétrospective que la Maison...
14 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #550 : Guillaume Hutin et Ali Beşikçi
Masumiyet © Ali Beşikçi
Les coups de cœur #550 : Guillaume Hutin et Ali Beşikçi
Guillaume Hutin et Ali Beşikçi, nos coups de cœur de la semaine, ont au centre de leur pratique la notion de dialogue. Si le premier fait...
14 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot