Nick Waplington : portrait familier de l’Angleterre des nineties

29 mars 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Nick Waplington : portrait familier de l'Angleterre des nineties
© Nick Waplington
© Nick Waplington

© Nick Waplington
© Nick Waplington

Jusqu’au 25 mai, la galerie londonienne Hamiltons met à l’honneur Nick Waplington. Photographe iconique, il a tiré le portrait de l’Angleterre des années 1980-2000, en s’introduisant dans les communautés de quartier et dans les scènes musicales alternatives.

Pour sa première exposition, la galerie Hamiltons présente une rétrospective du photographe Nick Waplington, qui marque la sortie de nouvelles images inédites et d’œuvres originales de l’artiste emblématique. Vivant entre le Royaume-Uni et les États-Unis, Waplington utilise la photographie comme moyen de s’immerger dans les communautés. Durant son parcours, il reçut le soutien de John Berger et Richard Avedon, séduits par sa série des années 1990, Living Room. Depuis, le photographe a œuvré à multiplier les représentations reconnaissables et franches des gens, photographiés au sein de leurs milieux sociopolitiques. Depuis son adolescence, ses sujets vont de la culture de la jeunesse post-punk à celle de la classe moyenne, en passant par une vision de l’Angleterre de Thatcher, sans oublier son intérêt pour les scènes musicales house et rave dans le New York des années 1990. En 2008-2009, l’auteur a documenté la production de la dernière collection d’Alexander McQueen. L’exposition, qui se déroule jusqu’au 25 mai, revient sur la période de Living Room, dans laquelle Waplington documente la vie dans le quartier de Broxtowe à Nottingham, en Angleterre, où le photographe a passé de nombreuses années à réaliser des milliers d’images.

Entre la photographie documentaire et humaniste

Le premier livre de Nick Waplington, Living Room, a été publié en 1991 : un succès immédiat dans le monde de la photographie et au-delà. Les 59 images de l’édition originale documentaient la vie d’ami·es, de familles et de voisin·es de la cité de Broxtowe à Nottingham. Ces vastes archives de photographies inédites constituent la base d’une nouvelle réédition conceptuelle, qui revisite et refaçonne l’œuvre emblématique du photographe d’un point de vue contemporain. Ce nouveau travail suit la même séquence d’images de paysages et de portraits que la monographie de 1991, en remplaçant chacune des 59 photographies par une œuvre inédite tirée des archives de Living Room, provenant souvent de la même bobine de film que l’image originale. Le résultat est à la fois familier et troublant. Un témoignage des décennies d’art et de vie qui se sont écoulées entre l’époque de la première publication et aujourd’hui. Selon les mots de Simon Baker, directeur de la Maison Européenne de la Photographie, le travail de cet artiste britannique se situe quelque part entre la photographie documentaire et humaniste. En évitant le regard voyeuriste du reporter, il défie les règles du documentaire et adopte un regard intimiste, de simple témoin. « Quand je pensais que quelque chose allait se passer, j’attrapais l’appareil photo et je prenais quelques images très rapidement, puis je le reposais et je n’y touchais plus pendant un certain temps, explique le photographe. Dans une situation de type documentaire, il ne faut pas prendre des photos en permanence, parce que sinon, il s’agit de vous et de l’appareil photo et non de la situation en elle-même. Il faut développer un instinct pour anticiper quand quelque chose va se produire. »

Explorez
Chad Unger, feu tranquille
© Chad Unger
Chad Unger, feu tranquille
Chad Unger est l’auteur de la série au titre étrange et poétique Fire Barked At Eternity – littéralement « le feu aboya à l’éternité »....
20 décembre 2025   •  
Écrit par Milena III
4 livres à offrir à Noël : partons en vadrouille
American Album © Eloïse Labarbe-Lafon
4 livres à offrir à Noël : partons en vadrouille
Noël approche. À cette occasion, la rédaction de Fisheye vous concocte des sélections de ses livres photo préférés, que vous...
19 décembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les coups de cœur #569 : Axel Pimont et Pierre Leu
© Axel Pimont
Les coups de cœur #569 : Axel Pimont et Pierre Leu
Axel Pimont et Pierre Leu, nos coups de cœur de la semaine, pratiquent avec retenue la photographie de rue. Si les deux cherchent à...
15 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Bernard Plossu : Naples à hauteur d'âme
© Bernard Plossu
Bernard Plossu : Naples à hauteur d’âme
Présentée à la galerie Territoires Partagés jusqu'au 31 janvier 2026, Les Napolitains de Bernard Plossu marque un tournant dans le...
11 décembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 15 décembre 2025 : hommage, copines et cartes postales
© Ashley Bourne
Les images de la semaine du 15 décembre 2025 : hommage, copines et cartes postales
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, nous rendons hommage à Martin Parr, vous dévoilons des projets traversés par l’énergie d’une...
21 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Chad Unger, feu tranquille
© Chad Unger
Chad Unger, feu tranquille
Chad Unger est l’auteur de la série au titre étrange et poétique Fire Barked At Eternity – littéralement « le feu aboya à l’éternité »....
20 décembre 2025   •  
Écrit par Milena III
4 livres à offrir à Noël : partons en vadrouille
American Album © Eloïse Labarbe-Lafon
4 livres à offrir à Noël : partons en vadrouille
Noël approche. À cette occasion, la rédaction de Fisheye vous concocte des sélections de ses livres photo préférés, que vous...
19 décembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Sarah Bahbah : écran d’intimité
© Sarah Bahbah
Sarah Bahbah : écran d’intimité
Sarah Bahbah a imaginé Can I Come In?, un format immersif à la croisée du podcast, du film et du documentaire. Dans les six épisodes qui...
18 décembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet