Jusqu’au 25 mai, la galerie londonienne Hamiltons met à l’honneur Nick Waplington. Photographe iconique, il a tiré le portrait de l’Angleterre des années 1980-2000, en s’introduisant dans les communautés de quartier et dans les scènes musicales alternatives.
Pour sa première exposition, la galerie Hamiltons présente une rétrospective du photographe Nick Waplington, qui marque la sortie de nouvelles images inédites et d’œuvres originales de l’artiste emblématique. Vivant entre le Royaume-Uni et les États-Unis, Waplington utilise la photographie comme moyen de s’immerger dans les communautés. Durant son parcours, il reçut le soutien de John Berger et Richard Avedon, séduits par sa série des années 1990, Living Room. Depuis, le photographe a œuvré à multiplier les représentations reconnaissables et franches des gens, photographiés au sein de leurs milieux sociopolitiques. Depuis son adolescence, ses sujets vont de la culture de la jeunesse post-punk à celle de la classe moyenne, en passant par une vision de l’Angleterre de Thatcher, sans oublier son intérêt pour les scènes musicales house et rave dans le New York des années 1990. En 2008-2009, l’auteur a documenté la production de la dernière collection d’Alexander McQueen. L’exposition, qui se déroule jusqu’au 25 mai, revient sur la période de Living Room, dans laquelle Waplington documente la vie dans le quartier de Broxtowe à Nottingham, en Angleterre, où le photographe a passé de nombreuses années à réaliser des milliers d’images.
Entre la photographie documentaire et humaniste
Le premier livre de Nick Waplington, Living Room, a été publié en 1991 : un succès immédiat dans le monde de la photographie et au-delà. Les 59 images de l’édition originale documentaient la vie d’ami·es, de familles et de voisin·es de la cité de Broxtowe à Nottingham. Ces vastes archives de photographies inédites constituent la base d’une nouvelle réédition conceptuelle, qui revisite et refaçonne l’œuvre emblématique du photographe d’un point de vue contemporain. Ce nouveau travail suit la même séquence d’images de paysages et de portraits que la monographie de 1991, en remplaçant chacune des 59 photographies par une œuvre inédite tirée des archives de Living Room, provenant souvent de la même bobine de film que l’image originale. Le résultat est à la fois familier et troublant. Un témoignage des décennies d’art et de vie qui se sont écoulées entre l’époque de la première publication et aujourd’hui. Selon les mots de Simon Baker, directeur de la Maison Européenne de la Photographie, le travail de cet artiste britannique se situe quelque part entre la photographie documentaire et humaniste. En évitant le regard voyeuriste du reporter, il défie les règles du documentaire et adopte un regard intimiste, de simple témoin. « Quand je pensais que quelque chose allait se passer, j’attrapais l’appareil photo et je prenais quelques images très rapidement, puis je le reposais et je n’y touchais plus pendant un certain temps, explique le photographe. Dans une situation de type documentaire, il ne faut pas prendre des photos en permanence, parce que sinon, il s’agit de vous et de l’appareil photo et non de la situation en elle-même. Il faut développer un instinct pour anticiper quand quelque chose va se produire. »