« Once I fell in time » : une plongée existentielle dans le temps

26 juillet 2019   •  
Écrit par Julien Hory
« Once I fell in time » : une plongée existentielle dans le temps

Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité de la semaine. Dans sa série Once I fell in time , May Parlar tente de répondre à ses questions existentielles. À travers ses images surréalistes, la photographe convoque le rêve et le temps.

C’est en faisant un rêve où elle flottait dans les airs avec le temps, qui était alors un être vivant, que May Parlar a eu l’idée de la série Once I fell in time. Ici, le temps est presque palpable et il habite toutes les images. Ce temps chez la photographe d’origine turque, c’est celui de la vie et de la mort. Par ses œuvres, elle a tenté de répondre à des questions existentielles : « Lorsque j’ai commencé Once I fell in time, j’étais en plein milieu d’une crise philosophique. J’étais obsédé par la notion de temps, par la vie, la mort, et tout ce qu’il y a entre les deux. »

Venue à l’âge de 18 ans à la photographie avec un vieil appareil photo argentique prêté par un ami, la chambre noire deviendra son refuge. Elle passera nuits et jours à expérimenter et à créer dans le laboratoire de l’université où elle a étudié l’architecture. Baignées dans les images, elles viennent à elle par la contemplation et se construisent par l’intuition : « Mes captations sont souvent spontanées. Je planifie rarement mes prises de vues. Les images viennent à partir d’un paysage ou d’un objet que j’observe. »

© May Parlar

Comme un pinceau

Dans des images fantomatiques, le spectre de la présence humaine se fait sentir puissamment. Pour produire ses œuvres, elle allie performance et installation. Par un jeu de multiples expositions, elle réalise des compositions qui ne sont pas sans rappeler les peintres surréalistes, notamment Magritte. Une référence que la photographe interprète à sa façon : « On cite souvent Magritte lorsqu’on parle de mon travail. Je comprends, bien que je ne me considère pas comme une artiste purement surréaliste (nous sommes en 2019, ce serait anachronique). Je vois le surréalisme comme un mode d’existence, une façon d’être avant un style artistique. » Le parallèle avec la peinture n’est pas anodin. Elle le confie elle-même : « J’utilise mon appareil photo comme un pinceau, tant qu’il est avec moi, je n’ai pas besoin de beaucoup plus pour créer. » Une façon poétique de peindre à la lumière.

© May Parlar

© May Parlar

© May Parlar

© May Parlar

© May Parlar

Explorez
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
© Laura Barth / Instagram
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la matérialité de la photographie. Du papier aux émulsions, en passant...
02 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ? © Stan Desjeux
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fury, l'univers « crépusculaire » de Marie Quéau
Sans titre #90, Campus Univers Cascades, 2023, extrait de la série Fury, Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris © Marie Quéau / ADAGP, Paris, 2025
Fury, l’univers « crépusculaire » de Marie Quéau
Jusqu’au 8 février 2026, Marie Quéau, cinquième lauréate du prix Le Bal/ADAGP de la Jeune Création, présente Fury. Dans cette exposition...
29 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Éternel été, mémoire et masculinité : nos coups de cœur photo de novembre 2025
Red Is Over My Lover. Not Anymore Mi Amor © Laura Lafon
Éternel été, mémoire et masculinité : nos coups de cœur photo de novembre 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
28 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Bellissima : la fabrique des apparences par Carla Rossi
© Carla Rossi
Bellissima : la fabrique des apparences par Carla Rossi
Dans son ouvrage Bellissima, publié par Art Paper Editions, Carla Rossi explore les désirs, les façades et les codes qui façonnent la...
Il y a 9 heures   •  
Écrit par Cassandre Thomas
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
© Laura Barth / Instagram
La sélection Instagram #535 : surfaces texturées
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la matérialité de la photographie. Du papier aux émulsions, en passant...
02 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Si tu devais ne choisir qu’une seule de tes images, laquelle serait-ce ? © Stan Desjeux
Twin Peaks, ambiguïté et nature morte : dans la photothèque de Stan Desjeux
Des premiers émois photographiques aux coups de cœur les plus récents, les artistes des pages de Fisheye reviennent sur les œuvres et les...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
© Grant Harder
Les coups de cœur #567 : Himanshu Vats et Grant Harder
Himanshu Vats et Grant Harder, nos coups de cœur de la semaine, explorent la nature, et les liens qu’elle entretient avec les humains. Le...
01 décembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger