Sujets insolites ou tendances, faites un break avec notre curiosité de la semaine. Dans sa série Once I fell in time , May Parlar tente de répondre à ses questions existentielles. À travers ses images surréalistes, la photographe convoque le rêve et le temps.
C’est en faisant un rêve où elle flottait dans les airs avec le temps, qui était alors un être vivant, que May Parlar a eu l’idée de la série Once I fell in time. Ici, le temps est presque palpable et il habite toutes les images. Ce temps chez la photographe d’origine turque, c’est celui de la vie et de la mort. Par ses œuvres, elle a tenté de répondre à des questions existentielles : « Lorsque j’ai commencé Once I fell in time, j’étais en plein milieu d’une crise philosophique. J’étais obsédé par la notion de temps, par la vie, la mort, et tout ce qu’il y a entre les deux. »
Venue à l’âge de 18 ans à la photographie avec un vieil appareil photo argentique prêté par un ami, la chambre noire deviendra son refuge. Elle passera nuits et jours à expérimenter et à créer dans le laboratoire de l’université où elle a étudié l’architecture. Baignées dans les images, elles viennent à elle par la contemplation et se construisent par l’intuition : « Mes captations sont souvent spontanées. Je planifie rarement mes prises de vues. Les images viennent à partir d’un paysage ou d’un objet que j’observe. »
Comme un pinceau
Dans des images fantomatiques, le spectre de la présence humaine se fait sentir puissamment. Pour produire ses œuvres, elle allie performance et installation. Par un jeu de multiples expositions, elle réalise des compositions qui ne sont pas sans rappeler les peintres surréalistes, notamment Magritte. Une référence que la photographe interprète à sa façon : « On cite souvent Magritte lorsqu’on parle de mon travail. Je comprends, bien que je ne me considère pas comme une artiste purement surréaliste (nous sommes en 2019, ce serait anachronique). Je vois le surréalisme comme un mode d’existence, une façon d’être avant un style artistique. » Le parallèle avec la peinture n’est pas anodin. Elle le confie elle-même : « J’utilise mon appareil photo comme un pinceau, tant qu’il est avec moi, je n’ai pas besoin de beaucoup plus pour créer. » Une façon poétique de peindre à la lumière.
© May Parlar