Pour le festival australien PHOTO 2024, qui se déroulera du 1er mars au 12 mai, l’exposition Only the future revisits the past se propose d’explorer comment la photographie influence et détermine notre avenir. Les artistes se tournent vers le passé pour évoquer les possibilités futures et envisager le changement.
À l’occasion de l’édition 2024 de PHOTO, le festival consacré à la photographie internationale, le Centre for Contemporary Photography à Fitzroy en Australie, présente l’exposition collective Only the future revisits the past. Le parcours nous invite à voyager dans le passé pour imaginer des futurs différents. Par leurs regards, les photographes explorent une multitude d’histoires passées qui, encore aujourd’hui, façonnent notre présent. Il est établi que la photographie enregistre le passé : mais peut-on aussi imaginer qu’elle détermine le futur et l’influence ? Comment parvient-elle à créer des visions collectives ? Cette exposition réunit les artistes Marta Bogdańska, Omar Victor Diop, Nikki Lam, Tace Stevens et Stephanie Syjuco dont les œuvres se tournent vers l’ancien – par le biais d’archives, de collections institutionnelles et muséales. Par un engagement profond et une intervention réfléchie, ces artistes perturbent les structures et les récits reçus et, ce faisant, explorent les idées d’action et les limites de la représentation. Organisée par Catlin Langford, Only the future revisits the past remet en question la formulation des connaissances et des récits acceptés, et pose la question de savoir quel rôle, la mémoire et l’histoire jouent-elles dans la formation de notre avenir.
Examiner le passé pour contempler l’avenir
« Dans le sillage d’événements semblables à la pandémie mondiale, nous avons largement envisagé l’avenir comme une réponse possible, ou comme un moyen de traiter le présent, explique la curatrice Catlin Langford. À l’inverse, cette exposition réunit des artistes qui, malgré des approches différentes et uniques, se rejoignent dans l’examen du passé pour contempler l’avenir ». Parmi les artistes présenté·es, figure le Sénégalais Omar Victor Diop, l’un des photographes les plus marquant de sa génération. En se servant de l’autoportrait, il se place dans la peau de personnages qui renvoient à l’histoire et aux mouvements culturels caractéristiques des diasporas africaines, trop souvent traitées superficiellement par les historien·nes universalistes occidentaux·les.
Se réapproprier son histoire et pouvoir la raconter fait partie d’un véritable processus d’émancipation et de réécriture de l’avenir. Tace Stevens s’insère dans cette même démarche d’ouverture de l’histoire. Issue de populations aborigènes d’Australie Noongar et Spinifex, elle conçoit la photographie et la vidéo comme un moyen pour s’approprier son identité. Son art lui permet d’explorer de façon intime la condition de femme aborigène. Son écriture photographique se caractérise par un sens de l’authenticité et de la quête de vérité, en révélant les relations étroites qu’elle a nouées avec les personnes qu’elle photographie.