Philémon Barbier jette la lumière sur la vie des livreur·ses à vélo

04 mars 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Philémon Barbier jette la lumière sur la vie des livreur·ses à vélo
© Philémon Barbier
© Philémon Barbier
© Philémon Barbier
© Philémon Barbier
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© Philémon Barbier
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Le Forum Vies Mobiles et le photographe Philémon Barbier se penchent sur la condition des livreur·ses travaillant pour les applications de consignes à domicile. Souvent sans-papiers et invisibilisé·es par la rapidité de leur métier, ces personnes revivent la violence de leur migration au sein d’un métier d’exploitation ultracapitaliste.

Figures invisibilisées au sein de nos sociétés ultracapitalistes, les livreur·ses à vélo sont pourtant devenu·es part de nos quotidiens. Ces professionnel·les, souvent des sans-papiers, sont anonymisé·es par la rapidité des échanges avec les restaurateur·ices et les client·es. Le photographe Philémon Barbier a décidé d’opposer à la vitesse de ces vies le temps long de la photographie, en suivant le quotidien d’Azedine, un livreur parisien, d’origine tunisienne. Une série documentaire qui fait suite à l’initiative du Forum Vies Mobiles, qui a commencé une enquête sur les conditions de travail au sein des plateformes de livraison. Fidèle à ses méthodes mélangeant art et sciences sociales, le Forum a souhaité donner un visage aux livreur·ses. L’exposition Itinéraire d’une entrée dans la course tisse un lien entre la vie de ces personnes, traquées en permanence par les algorithmes, et leur difficile parcours migratoire. C’est une contribution précieuse et une étude éclairante, à l’heure des débats sur la loi immigration.

© Philémon Barbier

Un documentaire d’une grande sensibilité

En s’opposant à la vitesse de leur quotidien (injonction à rouler vite, à réaliser un maximum de livraisons), Philémon Barbier se plonge dans la vie des livreur·ses à vélo. Il suit Azedine et réalise lui-même le parcours qu’il avait accompli. Contrôlé·es par les plateformes et les applications, les travailleur·ses revivent les étapes violentes des contrôles subis pendant leur parcours migratoire. Freiné·es, voire immobilisé·es dans leurs déplacements, interdit·es d’entrer sur le territoire, ils et elles sont pourtant les seul·es à accepter des emplois qui se sont avérés être essentiels lors de la crise du Covid-19. Le photographe retrace les étapes qui ont conduit Azedine de la Tunisie à la France en passant par la Bosnie, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne. Pour commencer, il retrouve sa mère, son frère jumeau et son ami d’enfance restés en Tunisie, puis il revit les épreuves traversées : les camps où l’on se fait racketter, les traversées cachéil retrace les étapes qui ont conduit Azedine de la Tunisie à la France en passant par la Bosnie, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne. Une fois à Paris, le photojournaliste suit le travail de livreur d’Azedine, en capturant la fugacité de ses échanges, la solitude et le danger des courses à vélo. Les photos ont une allure « caravagesque », les personnages baignent dans une lumière bleuâtre et orange, où dominent les teintes nocturnes et les clairs-obscurs. Par les détails des corps, à la fois ceux des migrant·es et ceux des livreur·ses en plein travail, le photographe parvient à dépeindre un documentaire d’une grande sensibilité et empathie.

© Philémon Barbier
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