La formule sonne comme un serment. Live Wild (« vivre sauvagement ») sont les deux premiers mots affichés devant les yeux de l’internaute qui atterrit sur ce site de photographes. Des mots qui flottent sur un GIF mélancolique et hypnotique, tiré du film American Beauty de Sam Mendes. Live Wild, c’est aussi le nom avec lequel ces sept jeunes femmes, âgées de 23 à 35 ans, ont baptisé leur collectif.
« L’idée vient d’un tatouage que j’ai fait lorsque je me suis installée aux États-Unis, parce que j’ai senti en y arrivant que l’on se réalisait beaucoup plus outre-Atlantique. “Live wild”, c’est vivre à fond et pleinement
», raconte Camille Lévêque, 30 ans. C’est elle qui est à l’origine du projet. Il y a deux ans, elle a rassemblé un groupe d’amies très proches et baroudeuses.
« Toutes sont assez jeunes. La plupart commencent leur carrière. Je me suis dit qu’il nous fallait une plate-forme qui réunit nos travaux et publications. Pour avoir plus de visibilité, et pour qu’on se pousse les unes les autres. »
Revanche contre l’élitisme
Un clic sur la page d’accueil et l’on se retrouve au bord d’une plage sur laquelle une vague s’échoue à l’infini. Par-dessus cet autre GIF – le site en recèle de nombreux –, les travaux de chaque membre du collectif apparaissent comme des tableaux. Vingt-trois vignettes, qui sont autant d’entrées visuelles vers les univers insolites des artistes. L’ensemble est vivant, bariolé, finement agencé. Chaque élément du site est intelligemment élaboré et mis en page. C’est encore Camille qui est aux manettes.
« Je gère l’identité visuelle en accord avec tous les membres, explique la photographe. Globalement, je trouve les sites de photos assez chiants. Ils sont tous dessinés de la même façon : un fond blanc, une typo très basique… » La jeune femme voulait autre chose. Ce que précise sa comparse Marguerite Horay, collagiste : « Le Web est une plate-forme assez libre, et peu d’artistes réalisent pleinement son importance sur la présentation de leurs travaux. Par ailleurs, le collage comme les GIF sont peu présents dans le monde de l’art et des galeries. Internet est une sorte de revanche sur cet élitisme. » Les sept artistes se revendiquent de la « génération Internet » qui a émergé dans le courant des années 2000. Leur plate-forme est aussi une ode aux repères visuels qui ont construit leurs regards depuis l’adolescence…
L’intégralité de cet article est à retrouver dans Fisheye #20, en kiosque depuis le 9 septembre et disponible en ligne sur Relay.com !