« Beaucoup de gens me demandent pourquoi je fais ça, pourquoi je risque ma vie. C’est ma responsabilité. » Nicole Tung a couvert les conflits syriens et libyens. Elle a perdu deux amis photojournalistes : l’un d’entre eux s’appelait James Foley. Comme Joao Silva, Donna Ferrato, Pete Muller, Robin Hammond et Eros Hoagland, la jeune femme a choisi de rendre compte de la violence en zone de conflit. Leur lien à tous ? Ils veulent être témoins. Un choix professionnel qui peut sembler incompréhensible tant il inquiète. Or il ne s’agit pas que de ça : documenter un conflit est un engagement profond. Ce que Nicolas Tung résume très justement : « C’est un privilège d’être témoin du meilleur de l’humanité comme du pire. J’explore ce qu’il y a entre les deux. »
Une autre erreur serait de penser que le conflit ne se photographie qu’en zone de guerre. Or il n’y a pas de frontière à la violence. Donna Ferrato, par exemple, s’est intéressée à une autre forme de guerre : la violence conjugale. Pendant trente ans, elle a photographié le quotidien de femmes victimes des coups de leurs maris.
Elle explique : « Une maison, ce devrait être un sanctuaire. Là, c’est comme vivre en zone de guerre. » Là encore, ce qu’exprime Donna Ferrato, c’est un besoin d’être témoin et de partager la détresse des personnes qu’elle photographie. C’est le point commun de chacun d’entre eux : vivre au plus près de l’incompréhensible. Et, à défaut d’y trouver un sens, en rendre compte pour qu’il ne soit pas ignorer.
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→ Les six témoignages sont à retrouver ici : http://watch.redfitz.com/conflict/
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