Du 18 octobre 2025 au 4 janvier 2026, Planches Contact Festival revient à Deauville pour sa 16e édition. Ces derniers mois, les photographes en résidence ont travaillé sur des projets autour de l’intimité. Il s’agit d’une des nouveautés mises en place par Jonas Tebib et Lionel Charrier, qui assurent désormais la direction artistique de l’événement.
« Construire cela à deux me plaisait beaucoup, car c’est ce qui amène à cette ambiance amicale que vous retrouvez ce soir. On essaye de développer le réseau de cette manière‑là. On a regardé ce qu’on pouvait mieux faire, relevé les points forts de chacun et cherché à les mettre en valeur. C’est une vraie synergie que nous avons mise en place », explique Jonas Tebib, nouveau directeur artistique de Planches Contact Festival aux côtés de Lionel Charrier. En effet, cette soirée‑là, une effervescence joyeuse anime le jardin arlésien du Palais de Luppé. Les photographes ainsi que l’équipe du festival présentent la programmation de la 16e édition aux personnes invitées. Dans la quiétude d’un patio adjacent, nous rencontrons le tandem. Celui-ci nous révèle comment il a conçu la prochaine édition. Si quelques changements sont à noter, ils s’inscrivent dans le prolongement de ceux amorcés par Laura Serani, qui fut à la tête de la manifestation de 2019 à 2024.
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Un accompagnement global
Quoique recrutés séparément, Jonas Tebib et Lionel Charrier se complètent dans leur approche de la photographie. « C’est vrai qu’on ne se connaissait pas. On a deux réseaux différents et c’est extrêmement enrichissant, car le milieu est très fragmenté », relève le premier, qui a longtemps officié dans le marché de l’art. Après avoir notamment co-fondé l’agence MYOP en 2005, le second est devenu directeur de la photographie à Libération en 2015. Tous deux ont été séduits par l’une des spécificités de Planches Contact Festival : l’organisation de résidences sur le territoire normand. « Cet accompagnement de A à Z correspond à ce que je fais habituellement. On les suit de l’idée jusqu’à la monstration des images, en passant par leur fabrication. Je pense que c’est ce qui fait la réussite du festival », assure Lionel Charrier. Cette aide globale profite tout particulièrement à celles et ceux qui débutent dans la profession. Tout juste réinventé, le prix de la Jeune création photographique, réservé aux 18-35 ans, les soutient par ailleurs. Présidé par Rima Abdul Malak, ancienne ministre de la Culture, le jury se compose de personnalités issues du monde de la culture et permet à un jeune talent d’exposer à InCadaqués, en Espagne, et de remporter une résidence à la Villa Pérochon, à Niort. Plus largement, en proposant un espace de maturation aux artistes, le festival leur offre la possibilité d’envisager leur projet sur le long terme. « On donne beaucoup aux photographes, en matière d’énergie et d’argent. Plus de 20 % de notre budget total leur revient, ce qui représente une somme importante », poursuit notre interlocuteur.
La suite de cette article est à retrouver dans Fisheye #73.