Installé à Hong Kong depuis 2019, Jérémie Wieter, designer graphique de formation, est immédiatement tombé amoureux du territoire. « Mon premier voyage sur place a eu lieu en 2017. J’y suis resté presque un mois. Le séjour a été un choc, dans tous les sens du terme, et j’ai eu un coup de foudre instantané. Ce New York asiatique, son énergie, son dynamisme, son électricité ambiante… Mais aussi l’importance des traditions », se souvient-il. Passionné par le dessin, le photographe développe aujourd’hui une approche singulière du médium, souhaitant « s’approcher au plus près » de ses sujets, pour révéler les couleurs, les matières, les lumières – à la manière d’un peintre. Une démarche qu’il poursuit dans le quartier de West Kowloon. « J’habite ce quartier depuis mon arrivée sur place. Je l’ai choisi pour son authenticité. West Kowloon, c’est brut, local, immersif – les odeurs des street markets nous chatouillent les narines, les vieux immeubles font partie du charme du lieu. C’est une sorte de chaos organisé qui a un charme fou. Un oxymore entre tradition et modernité. Un espace en pleine métamorphose », poursuit-il. Cette dichotomie, Jérémie Wieter n’a de cesse de la capturer, assemblant les vestiges du passé et les fragments contemporains en un seul cliché. « Les couleurs ont aussi leur importance, elles évoquent souvent les coutumes, les festivals », précise-t-il. Un savant mélange qui l’aide à construire un récit imagé et sensoriel. Une promenade de connaisseur dans les rues du quartier. « West Kowloon a une dimension romanesque : il ne peut pas parler à quelqu’un qui vient d’arriver. Il faut l’arpenter, le connaître pour être séduit·e », confie-t-il. Et, en parcourant ses photos, celui-ci semble déjà nous être familier…
© Jérémie Wieter