« Prefabs »: entre utopie et preservation du patrimoine

23 novembre 2017   •  
Écrit par Anaïs Viand
« Prefabs »: entre utopie et preservation du patrimoine

Elisabeth Blanchet est une ancienne professeure de mathématiques vivant entre Londres et Marseille. Depuis 2001, elle mène une enquête photographique sur les préfabriqués et ses habitants, un sujet singulier et peu abordé.

« Certaines personnes pensent que vivre dans un préfabriqué c’est comme vivre dans une boîte ». Pas Elisabeth Blanchet. Elle aime les préfabriqués si bien qu’elle sillonne depuis 2001 le Royaume-Uni à la recherche de personnes ayant vécu ou qui vivent encore dans ces baraques (terme français). Depuis 2014, elle explore quelques villes françaises depuis le Pays de la Loire jusqu’au Havre. Car au Royaume-Uni comme en France, les préfabriqués d’après-guerre sont devenus de puissants outils des politiques publiques. Plus de 150 000 baraques ont été construites des deux côtés de la manche afin de reloger les personnes ayant perdu leur logement durant la guerre. Son travail intitulé Prefabs mêle photographie histoire et sociologie. Au Royaume-Uni, elle est parvenue à créer un Musée mobile consacré au sujet. En plus de développer et rendre accessible une archive nationale, c’est un lieu qui fédère les usagers. En partenariat avec l’association « Mémoire de Soye » basée à Ploemeur, elle projette de réitérer l’expérience en France. © Elisabeth Blanchet

Sauver la communauté 

Elisabeth Blanchet a toujours été fascinée par les gens qui vivent en communauté. Avant de mener cette large enquête, elle a étudié les communautés tsiganes anglaises. Avec Prefabs, elle s’est intéressée à leur fonctionnement ainsi qu’au mode de vie des usagers. «Pourquoi les gens s’attachent-ils autant à leur logement? » Une question à l’origine du projet. « Humanité, Communauté et simplicité », c’est ainsi qu’Elisabeth décrit l’objet en tant que tel. « Il y a une forme d’utopie aussi » nous confie-t-elle. Car le préfabriqué dispose d’un espace de vie agréable (deux chambres et une cuisine équipée ). Mobile, il se démonte et se remonte facilement et permet à son propriétaire d’avoir un jardin. Enfin, la photographe note que la proximité est parfaite « les habitants ne sont ni trop proches ni trop loin de leurs voisins » ajoute la photographe. En donnant de la visibilité à ces baraques, elle sauve une communauté tout entière plus qu’une simple « boîte ». Car en plus de faire ses photos et interviews, elle noue des liens très serrés avec les habitants. Son travail est à découvrir à Grenoble dans le cadre du Mois de la Photo 2017 jusqu’au 26 novembre. 

© Elisabeth Blanchet© Elisabeth Blanchet

© Elisabeth Blanchet

© Elisabeth Blanchet

Baraques d'après guerre en Bretagne et Normandie © Elisabeth Blanchet
Baraques d’après guerre en Bretagne et Normandie © Elisabeth Blanchet
© Elisabeth Blanchet
© Elisabeth Blanchet

© Elisabeth Blanchet© Elisabeth Blanchet

© Elisabeth Blanchet

Explorez
L'esthétique des luttes en photographie
L'arrestation du féroce chef mafieux Leoluca Bagarella, Parlerme, 1979. © Letizia Battaglia
L’esthétique des luttes en photographie
La photographie est un acte délibéré. Sa fabrication n’est qu’une suite de choix, d’exclusion et d’inclusion, de cadrage, de point de...
24 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
© Claudia Andujar. De la série A Sõnia, São Paulo, SP, vers 1971. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Instituto Moreira Salles
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
Présentée à la Maison des Peintres dans le cadre des Rencontres d’Arles jusqu’au 5 octobre 2025, À la place des autres revient sur...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Nader Bahsoun, au croisement des médiums et des mémoires
© Nader Bahsoun
Nader Bahsoun, au croisement des médiums et des mémoires
Photographe et vidéaste franco-libanais, Nader Bahsoun explore les liens entre mémoire, résistance et transmission dans des territoires...
21 juillet 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Elsa & Johanna présentent Lost and Found à Marseille
© Elsa et Johanna
Elsa & Johanna présentent Lost and Found à Marseille
Jusqu’au 27 juillet 2025, le Centre photographique Marseille accueille Lost and Found, la nouvelle exposition du duo Elsa & Johanna....
16 juillet 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
L'esthétique des luttes en photographie
L'arrestation du féroce chef mafieux Leoluca Bagarella, Parlerme, 1979. © Letizia Battaglia
L’esthétique des luttes en photographie
La photographie est un acte délibéré. Sa fabrication n’est qu’une suite de choix, d’exclusion et d’inclusion, de cadrage, de point de...
24 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Photographier les récits occultes avec Joan Alvado : Os batismos da meia-noite (1/3)
Os batismos da meia-noite © Joan Alvado
Photographier les récits occultes avec Joan Alvado : Os batismos da meia-noite (1/3)
Le photographe espagnol Joan Alvado compose des essais photographiques où l’étrange, le mythe et la légende s’entremêlent. S’inspirant...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Zooms 2025 : pourquoi Fisheye soutient Lola Cacciarella au Salon de la photo
Bleu Comme Une Orange © Lola Cacciarella
Zooms 2025 : pourquoi Fisheye soutient Lola Cacciarella au Salon de la photo
Depuis quatorze ans, les Zooms du Salon de la photo mettent en lumière la création photographique. Cette année, Fisheye soutient le...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
© Claudia Andujar. De la série A Sõnia, São Paulo, SP, vers 1971. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Instituto Moreira Salles
Les commencements de Claudia Andujar : le regard comme lien
Présentée à la Maison des Peintres dans le cadre des Rencontres d’Arles jusqu’au 5 octobre 2025, À la place des autres revient sur...
23 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III