FLOW, le nouveau rendez-vous photographique en Occitanie

27 août 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
FLOW, le nouveau rendez-vous photographique en Occitanie
© Chiara Indelicato, L'archipel, Bourses Ronan Guillou, 2024
Gros plan d'un fossile océanique
© Laure Winants, Les Fossiles du futur, Synesthésies océaniques, Fondation Tara Océan

Du 20 septembre au 30 octobre 2025, The Eyes inaugure, en Occitanie, la première édition de FLOW, un parcours inédit consacré à la photographie et aux arts visuels. Neuf artistes internationaux·les investiront la région pour explorer les enjeux de notre société à travers le prisme de l’image. Un rendez-vous prometteur à ne manquer sous aucun prétexte. 

FLOW naît de l’initiative de The Eyes, éditeur indépendant et producteur culturel, déjà grandement reconnu pour son engagement en faveur de la création photographique. Pour cette première édition, le projet se déploie autour d’un fil conducteur annonciateur : « Ce qui est fragile est précieux ». Une invitation à ralentir, à poser notre regard sur des territoires menacés, des mémoires fragilisées et des écosystèmes en danger. L’événement se distingue notamment par sa volonté de faire dialoguer patrimoine et photographie. Quatre lieux emblématiques d’Occitanie – le musée de l’Étang de Thau à Bouzigues, le château Laurens à Agde, la cathédrale de Maguelone à Villeneuve-lès-Maguelone et la chapelle de Nazareth à Montpellier – accueillent des expositions conçues pour résonner avec l’histoire et l’architecture de ces espaces. FLOW fait ainsi du site d’exposition bien plus qu’un écrin, mais un endroit où les œuvres trouveront un écho singulier.

Neuf artistes aux pratiques et sensibilités diverses ont été invité·es à participer à ce premier parcours. Parmi elleux, Samuel Bollendorff interroge les ravages du plastique dans les océans avec Les Larmes de sirènes, la Belge Laure Winants explore une Synesthésie océanique en changeant des données scientifiques en empreintes visuelles et sonores ou encore la Vénézuélienne Oleñka Carrasco, qui avec Patria transforme le récit intime d’un deuil en réflexion sur l’exil et l’identité. En outre, FLOW ne se limite pas à un cycle d’expositions. Il s’accompagne d’une résidence de création à Sète, d’actions de médiation et de rencontres avec le public. La photographie devient ici outil de transmission, espace de débat et moyen d’émancipation pour toutes et tous.

L'Océan Pacifique et le ciel bleu
Gyre de plastique, série Les Larmes de sirènes, Océan Pacifique © Samuel Bollendorff
Plante verte
© Oleñka Carrasco, Árbol Cambur Manzano Flúor, PATRIA, ADAGP, représentée par la ToBe Gallery, 2025

Les artistes et leurs territoires

Chaque exposition de FLOW propose une immersion dans une problématique actuelle, en lien étroit avec le lieu qui l’accueille. Ainsi, au musée de l’Étang de Thau, l’Italienne Chiara Indelicato présente L’Archipel, fruit d’une résidence où elle a travaillé avec des procédés photographiques écologiques, dont des tirages à partir de thé ou encore d’eau de mer. Ses œuvres mettent en lumière l’inquiétude écologique qui plane sur ce territoire littoral menacé par la montée des eaux. Samuel Bollendorff et Laure Winants poursuivent, chacun·e à leur manière, une exploration des océans, en dialogue avec leurs missions scientifiques à bord de la goélette Tara. À la cathédrale de Maguelone, le Britannique Ryan Hopkinson propose Universalis et Void, une série où d’étranges formes surgissent dans des paysages naturels. Ses installations, à mi-chemin entre sculpture et image, interrogent la trace de l’humain sur l’environnement et la façon dont nos constructions finissent par se fondre, ou s’opposer, aux éléments. 

Le château Laurens accueille quant à lui le travail d’Oleñka Carrasco. Avec Patria, l’artiste mêle écriture et photographie pour transformer la douleur du deuil et de l’exil en récit visuel. En écho à la mémoire intime, c’est aussi toute une mémoire d’un pays en crise et d’une diaspora éclatée qui se dessine dans cette série poignante que nous avons découverte aux Rencontres d’Arles en 2023. En proposant des regards croisés venus d’horizons variés, FLOW s’impose, dès sa première édition, comme un rendez-vous international, mais profondément enraciné dans un territoire. Plus qu’un parcours, il se conçoit telle une expérience où photographie, patrimoine et réflexion sociétale se rejoignent.

Paysage avec un voile rouge dessus
Void © Ryan Hopkinson
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