Particulièrement curieux, Nicolas Portnoi est toujours au bon endroit et au bon moment. À 43 ans, ce photographe de rue parisien est passionné par l’urbain mystérieux. Entre 2015 et 2017, il arpente les ruelles de Paris et dresse un portrait humoristique de la capitale.
Dans la vie de Nicolas Portnoi, il y a la musique et la photographie. Deux disciplines qui se complètent. « J’ai débuté, il y a vingt ans, avec le reflex argentique de mon père. Puis, après une longue période de vide photographique, j’ai acheté un petit compact numérique et j’ai découvert qu’il y avait une pratique qui permettait une totale liberté et qui s’apparentait à l’improvisation jazz », raconte le photographe. On découvre ici un street photographe attiré par l’incongru. Car la balade urbaine qu’il nous propose ici est teintée d’humour et de mystères.
La beauté et le mystère
« Je n’ai pas vraiment de but quand je photographie. Je me laisse porter par le hasard et mon regard », nous confie Nicolas qui reconnaît avoir aussi beaucoup de chance. Il apprend avec Robert Frank – l’un de ses maîtres – à travailler le mystère, entre autres thèmes. Rappelons-nous en particulier d’un des clichés de l’Américain, Covered Car, Long Beach, California. « J’aime cette voiture recouverte de ce drap – de ce linceul ? – et les promesses qui se trouvent dessous », explique Nicolas Portnoi au sujet de cette image.
Attiré par le beau et l’étrange, il arpente les ruelles, son compact à portée de mains. Témoin urbain ou promeneur (très) curieux, Nicolas Portnoi a su trouver son style. Que font ces quatre hommes allongés à même le sol ? Et cet autre, en pleine rue, confortablement installé dans son fauteuil et entouré de cuvettes WC ? Si ces photos nous font sourire, elles invitent aussi à la réflexion, car dans ses images, l’homme occupe toujours une place centrale. Garry Winogrand photographiait pour « savoir à quoi ressemblent les choses quand elles sont photographiées ». Le travail de Nicolas s’inscrit dans cette lignée.
© Nicolas Portnoi