Véritable voyage visuel dans le monde des songes, le travail de Tristan Hollingsworth, photographe venu de Los Angeles, s’inspire de l’intensité des émotions pour happer le regardeur. Multipliant les expérimentations – double exposition, flous, jeux de lumière, portraits déconstruits… – l’artiste imagine des récits visuels romantiques et tortueux, plaçant ses modèles au cœur d’une nature libre, et dénudant les corps pour mieux les laisser se fondre dans un paysage sauvage. Une plongée faite d’obsessions dans un univers aux frontières de l’onirisme. « J’aime cette impression de me tenir entre deux réalités. D’être juste en dehors de ce qu’on appelle la norme. Nos cultures plongent de plus en plus dans un océan de peur, de consumérisme, et j’utilise l’art pour m’en échapper », nous confiait-il, l’an dernier dans son portfolio. Mais qu’est-ce qui inspire les créations poétiques de Tristan Hollingsworth ? Quels sujets l’animent ? C’est le moment de le découvrir, à travers son portrait chinois.
Si tu étais…
Une de tes images ?
Celle-ci. Je préfère le mystère à l’évidence.
Un sujet rêvé ?
La liberté de l’homme au cœur de la nature.
Un endroit à photographier ?
Partout, pour être honnête. L’endroit où j’ai pris cette photo me donne l’impression d’avoir trouvé mon chez-moi dans un rêve.
Un compte Instagram ?
Je n’en ai pas en tête. Idéalement, j’aimerais déplacer le soin apporté par les abonnés d’Instagram dans les lieux artistiques physiques.
Une anecdote ?
C’est toujours quelque chose de tendre de voir quelqu’un pleurer dans une douche.
Une lumière ?
Une rose qui éclot un jour d’été.
Une émotion ?
La mélancolie.
Une période historique ?
Soit les années 1690, soit les années 1990.
Un morceau de musique ?
La symphonie Eroica, de Beethoven.
Un livre ?
N’importe lequel de Bukowski.
Un film ?
Stalker
d’Andrei Tarkovsky.
Un lieu culturel ?
New York City.
Un animal ?
Un renne défoncé aux champignons magiques.
Un partenaire photo idéal ?
Quelqu’un d’intéressant, et prêt à se fondre dans le décor.
Un paysage ?
Une échappatoire à la domestication.
© Tristan Hollingsworth