Pour la 3e année consécutive, le VR Arles Festival et l’Institut français s’associent et lancent la Résidence d’écriture VR 2020. Une semaine intense, au cours de laquelle les artistes font évoluer leur projet.
Créée par le VR Arles Festival et l’Institut français, la Résidence d’écriture VR organise, du 23 au 28 août 2020, sa 3e édition, à Arles. Au programme ? Des master class avec des professionnels des réalités immersives, des arts visuels, du son, du spectacle vivant et de l’image, ainsi que des temps d’échanges et d’accompagnement individuel. Véritable outil pédagogique, la résidence entend approfondir la connaissance des lauréats, tout en leur donnant les clés de l’écriture d’un projet de réalité virtuelle. « Cette semaine offre les conditions idéales pour développer un projet. C’est un moment privilégié pour asseoir son récit et commencer à le développer, à l’éprouver », précise Jérôme Blanquet, auteur, réalisateur, et mentor durant la résidence.
Cette année, les lauréats – Linda Gabbay, Marion Augustin, Mariana Brecht, Camille Jeanjean et Sina Saberi, Kai Yoda et Virgile Ittah et Raphaël Penasa – suivront un programme enrichissant, leur permettant de s’initier aux différents aspects de la VR, des spécificités de l’écriture, à la nécessité de créer un parcours émotionnel pour engager le spectateur, en passant par la spatialisation et l’écriture sonore immersive. Un programme destiné à encourager les artistes. « Les projets naissants sont difficiles à cadrer lorsqu’on est auteurs. Ajoutez à cela un médium en perpétuelle mutation, et vous pouvez vite vous égarer, ou pire : perdre votre motivation. Ici, la confrontation quotidienne avec des professionnels est un boost énorme ! » s’enthousiasme Charles Ayats, auteur, concepteur et designer d’interaction, et mentor.
© à g. Marion Augustin, à d. Camille Jeanjean
Faire du regardeur un acteur
Comment immerger le spectateur dans son expérience ? Depuis sa création, la VR ne cesse d’évoluer. Pourtant, l’une de ses constantes est l’importance du son. « Il prend une toute autre dimension en réalité virtuelle. Il donne une cohérence et renforce l’espace qui nous entoure : l’immersion est amplifiée. Au cœur de cette discipline, l’utilisation du son est plus proche du théâtre immersif que du cinéma. Le spectateur partage la scène avec les personnages de l’histoire – nous pouvons être acteurs ou simples spectateurs », explique Jérôme Blanquet. C’est cette volonté de faire rentrer le regardeur dans son univers – notamment grâce aux effets sonores – qui passionne Raphaël Penasa. Son projet Upending, film VR d’animation créé avec l’aide d’Allison Crank, incorporera des compositions musicales convoquant des émotions.
Au sein de son récit le son devient un élément de narration, un leitmotiv qui définit des parties du monde et de l’intrigue. Son expérience, une aventure interactive dans laquelle le spectateur accompagne Morgan dans sa quête pour retrouver sa fille, Serena, partie à la dérive, met en place une poursuite au cœur d’un univers futuriste, une planète disloquée ayant perdu son apesanteur. Mais plus qu’une simple expérience, Upending fait du regardeur un acteur, évoluant dans l’espace. « En tant qu’utilisateur, vous avez le pouvoir de rapprocher des éléments flottant dans l’espace pour gérer la force de gravité qu’ils créent, et permettre à Morgan de rebondir de plus en plus loin pour se rapprocher de sa fille. Durant ce périple, vous rencontrerez d’autres habitants, souvent isolés chez eux, qui vous feront découvrir une autre facette de la ville et de Serena. Et les survivants ne sont pas toujours bienveillants… », raconte Raphaël Penasa. Au cœur de son futur projet, son, image et action fusionnent et invitent le public à s’évader. « Une histoire à la croisée de Finding Nemo et Rick & Morty ! », conclut-il avec humour.
The Upending de Raphaël Penasa © Jaouen Salaun
© Kai Yoda et Virgile Ittah
© Linda Gabbay
Image d’ouverture : The Upending de Raphaël Penasa © Jaouen Salaun