Du 24 juin au 28 octobre, le centre d’art L’Imagerie de Lannion, accueille Résonances, exposition qui dévoile la richesse d’une collection réunie depuis les années 1980. Un parcours présentant les photographes majeur·es du 20e et du début du 21e siècle.
En 1983, le centre d’art de l’Imagerie faisait sa première acquisition photographique : deux tirages de Philippe Salaün, achetés à la suite des Estivales photographiques du Trégor. Depuis, la collection n’a pas cessé de s’agrandir, en constituant aujourd’hui une archive riche de plus de 800 tirages. C’est une ballade à travers l’histoire de la photographie, composée tout au long de ces quatre décennies, regroupant certains des noms les plus illustres de la photographie du 20e et du début du 21e siècle. Sauf en de rares occasions, cette collection n’a pas été montrée au public, en dépit de son importance, tant en volume qu’en qualité. L’exposition Résonances veut alors rectifier le tir. Certaines de ces œuvres et artistes sont absent·es des musées nationaux, détail qui rend Résonances un rendez-vous unique. Plusieurs thématiques traversent ce parcours : les expérimentations et les recherches plastiques autour du 8e art ; le renouveau de la photographie documentaire dans les années 1990-2000 ; le rapport entre les photographes et la Bretagne. D’autres trames secondaires sont tracées, illustrant le rapport de ces artistes avec l’autoportrait photographique et la peinture. La collection est faite de rencontres et d’échanges, d’achats auprès de galeries, de dons, d’occasions fortuites, d’amitiés : c’est ce que donnent à voir les documents d’archives qui sont également exposés (correspondance avec les artistes, vues d’exposition, cartons d’invitation, etc.). L’exposition est donc une véritable « résonance » de toutes les expositions passées et de l’histoire de ce centre d’art.
Un fond photographique inestimable enfin dévoilé
« L’Imagerie est un des grands lieux de la photographie en France, que ce soit pour la surface d’exposition ou le nombre de visiteur·ses » avait déclaré Lilian Froger, directeur de l’Imagerie depuis le 1er septembre 2021. Le projet de dévoiler cet immense fond était donc déjà dans la tête de l’historien de l’art, qui a entrepris de sortir ces œuvres des cartons, où elles dormaient depuis près de 35 ans, pour les présenter enfin au public. Une initiative titanesque, qui a impliqué aussi de répertorier et de numériser les images – un travail effectué par l’ingénieur de Nokia en mécénat, Gilles Loyer. À l’initiative de Froger, un catalogue est également en cours de création. Résonances s’impose comme une exposition incontournable pour les passionné·es, montrant pour la première fois des tirages par des artistes comme Luigi Ghirri, Claudine Doury, Bernard Plossu, Malick Sidibé, Charles Fréger, Pierrot Men, Martin Parr et bien d’autres. « J’aimerais ouvrir plus largement la programmation à la vidéo. Les passerelles sont de plus en plus importantes entre photos et vidéos, ça n’a plus de sens de séparer les deux » confiait le directeur à Ouest-France. Signe que ce centre d’art continue son évolution, en promettant de devenir un pôle dynamique d’innovation, préservation et soutien aux photographes de la scène contemporaine.